
A n. 75?.
Othl. lib. I .t f .J t»
epift. 7 .
Greg. to. 6, 1474»
'284 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i a y - t.
pape dont le fiege futfixeaPatave quieftPaflau.
Saint Boniface rendit compte au pape Grégoire
III. de ce qu’il avoit fait en Bavière, & le pape lui fit
réponfe par une lettre où il dit : Nous rendons
grâces à Dieu de ce que nous apprenons par vos
lettres que vous avez converti en Germanie jufques
à cent mille ames avec le fecours de Charles prince
des François. Le pape approuve l’établiffement des
nouveaux évêchez en Bavière,& ajoute : Quant aux
prêtres quevous y avez trouvez , fi on ne connoit
point ceux qui les ont ordonnez , Sc que l’on doute
que ce fuflent des évêques ': ils doivent êtïe ordonnez
de nouveau, fuppofé qu’ils ibient catholiques &
de bonnes moeurs. Quant à ceux qui font baptifez
iuivant les diverfeslangues de ces peuples, pourvu
qu’ils Ibient baptifez au nom dè la fainte Trinité,
il faut les confirmer par l’impofition des mains SC
le faint chrême. Vous avez tout pouvoir de corriger
, s’il eft befoin, l’évêque N iv il, que nous avons
ordonné. Quant au concile que vous devez;teniï
fur le Danube, de nôtre autorité, nous voulons que
vous y ioyez prefent. Car l’oeuvre que vous avez en-
treprife ne vous permet pas de demeurer enun lieu:
mais comme les Chrétiens font encore rares en ces
pais occidentaux, après les avoir fortifiez, vous devez
prêcher par tout où Dieu vous ouvrira le chemin
* ordonner de notre autorité des évêques dans
les lieux que vous trouverez convenables. Ne vous
dégoûtez pas , mon cher frere , d’entreprendre des
voyages rudes & en divers lieux , pour étendre au
loin la foi chrétienne, ayant en vûë la recompen-
L i v r e q.u a r a n t e-d h d x i e’'m e ï 285:
fe éternelle. Cette lettre eft datée du quatrième des
calendes de Novembre, la vingt-troifiéme année du
regne du très- pieux feigneur l’empereur Léon, & la
vingtième de l’empereurConftantinion fils,indiction
huitième , c’eft-à-dire vingt-neuvième d’Oc-
tobre 7 3 ? . & la date eft remarquable pour montrer
que le pape reconnoiifoit roûjours pour feigneur
l’empereur Léon.
L’Italie fut alors troublée par la révolté de Trafi-
mond duc de Spolete contre le roi Lüitprand ion
maître , qui l’ayant pourfuivi il fe réfugia à Rome 3
le pape Grégoire avec Etienne duc de Rome refufe-
rent de le rendre au roi. Il vint donc affieger Rome,
& enleva quatre villes qui en dépendoient. Mais
Trafimond avec le fecours des Romains rentra dans
Spolete. D’ailleurs le roi Lüitprand ôta la duché de
Benevent à Gifulfe pour fon bas âge; & le peuple qui
le ibûtenoitfejoignità celui de Spolete & aux Romains
contre le roi des Lombards.
Le pape Grégoire voyant qu’ils ne lui pouvoient
refifter,s’adreiïi à Charles Martel & lui envoya deux
Légations pendant l’année 74 1 . Ses légats étoient
chargez de grands prefens, entre-autres des clefs du
fepulcre de ïàint Pierre , avec de fes chaînes, Sc
ils yenoient demander du fecours contre les Lombards
, a condition que s’il l’accordoit le pape fe
rerireroit de l’obêillànce de l’empereur qui ne fecou-
roit point l’Italie ; Sc donnerait le conlulatdé Rome
à Charles. On n’avoit jamais oüi parler en France
d’une pareille légation venue de Rome. Il refte
deux lettres du pape Grégoire III. écrites à cette
N a ii;
xxrv.
L e p a p e d em a n d
e du fe c o u r s à
C h a r l e s . M a r t e L
Paul. v i .bift .c* 55Anafi. irt Z a -
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