
6 az H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
. Si de tout le clergé, le roi même prefent. On apporta
cette lettre, il la fit lire , puis fe levant de
fon fiege , il parla long-temps fur la f o i ,, & ajouta t
Que vous en femble ? Depuis l’année paifée que
cette erreur a commencé à s’étendre, elle a donnée
une grande horreur jufques aux exrrêmirez de
notre roïaume 5 <k il faut abfolument s’appliquer
à la retrancher. Les évêques demandèrent quelques
jours pour en. dire leurs a v is , & le roi leur
marqua un jour pour les donner par'écrit. De plus
•il confulta le pape fur Cette queftion , par des am-
baifades réitérées jufques à quatre fois. Il appella
auffi des hommes doétes delà grande Bretagne,
afin d’avoir le confentement de toutes les églifes
d ’Occident.
:.f. Le pape Adrien envo'ia au roi Charles une lettre
adreifée aux évêques de Galice Sc d’Efpagne r
c ’eft-à'dire tant à ceux de l’obéiifance du roi A l-
phonfe , qu’à ceux qui vivoient fous la domination
des Arabes. Il y répond à la lettre d Elipand , que
le roi lui avoit envoïée ; Sc en réfuté les erreurs par
plufieurs-atttoritez de l’écriture. J. C . dit : Je mon-
•^ 'te à mon Perte, & vôtre Pere : le ficn par nature,
.58.4e notre par adoption. Saint Paul dit ':'Dieu n’a pas
épargné fon propre fils : mais il l’a livré pour nous
-tous. Or il n’a pas été’livré félon la divinité , mais
« fclon l'humanité. Ilinfifte fur la confeffion de S.
in. Pierre : Vous'-ctés le Chrift fils du Dieu vivant.
Enfuite il rapporte pl'ufieursautoritez des peres tant
Grecs, que Latins, qui condamnent ceux qui diraient
que J. Cr çft fils adoptif comme nous. Il
L i v r e q u a r a n t e -q j t a t r i e 'm e . d o j
■conclut en exhortant les évêques d’Efpagne: à fe
réunir à la créance de leglife , autrement il les en
déclare féparez Si anathematifez , par l’autorité de
S. Pierre.
Paulin patriarche d’Aquilée donna auffi fon avis
par un é c rit, où il & parle pas. feulement en fon
nom , mais de Pierre archevêque de Milan, Sc de
tous les évêques de Ligurie , d’Iftrie, de Venetie Si
d’Emilie ; c’eft -à - dire de toutes les provinces d’Italie
de l’obéiffance deiChatlcs; Le.refte de l’Italie
a voit donné fon avis avec le pape. En cet écrit
Paulin réfuté fort au long l’erreur d’Elipand, '& en
particulier, que la perfonne de J .C . étoit compofée
de trois fubftances, le Verbe,l’amc Si le corps, qui
étoic, comme nous a vous vu; la doôtrine des Efpa-
gnols. Il foutient que l’ame & le corps ne font en
l’homme qu’une fubftancc totale Si parfaite : autrement,
dit-il, le corps étant compofé des quatre éle^
mens, comme tous lesphilofophés en convenoient
alors,il faudrait admettreen J. C. jufques à fix fubftances.
Il conclut en anathematifant Elipand & Félix
, s’ils ne renoncent à cette erreur, eux & tous
leurs feèLateurs : fans préjudice du.dirait du pape:
Il fouhaite à Charles la viétoire contre les barbares,
pour les amener à la fo i, Sc demande que les évêques
foient difpenfez- du fervïce de guerre & des affaires
feculieres. ■ V;;
Cet écrit de Paulin fut préfenté dans un concile
général de toutes les provinces" de l’obéiiTance de
Charles, tenu au commencement de l’efte dé l ’an
7.94. vingt-fixiéme de fon règne,à Francfort fur le
Gg g g i j
Ton?. 6 . eonc .fi
1122.
V.Coint. an. 7 9 4 «
Eptft.Car. p. 1 1 4 9 .
p. 1028 . p. 1038, £.
Sup. 1 1 . » . 3 9 .
L V I L
Concile d&franc-
focc.