
S Kp./lU.XXXV.
n. 1?,
X V Ï .
M o r t d e fa in t
L am b e r t .
jicia. S S . Ben.to.
î-p-71-
Sup.liv. XXXIX.
j a . / i v . X L .» .9«
i j A H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
dont par coniequent le clergé n’étoit pas aiTez nombreux
pour y latisfaire continuellement. La première
lemaine de Janv ier, c’étoit les moines de
faint Germain , la fécondé le clergé de faint Amarre
, la troifiéme faint Pierre, la quatrième (aine
Julien , 8c ainfi des autres marquez pour chaque
mois , excepté le mois de Septembre , où peut-êcre
on donnoit des vacances pour la vendange. L’oeco-
nome de 1 ’.cg.li.fe fourni (Toit à ce clergé pendant
leurferaafoe la rétribution necelfaire : 8c ceux qui
venoient trop tard , ou s’acquittoient négligemment
de l’office, étoient privez de vin pendant
quarante jours. Que file vidame ou le celerier man-
quoit ¿.fournir ce qui leur étoit dû, on l’enfermoit
dans un monaftere, pour faire penitence au pain
8c à l’eau pendant fix mois. Le vidame , vice-dumi-
nus, gouvernoit la maiion de l’évêque en .particulier.
L’ceconome avoit l'adminiftration de tous les
biens de l’églife. Dans le ficcle precedent, faint Au-
nacaire évêque d’Auxerre avoit fait un règlement
à peu près femblable. Saint Tetrique fut tué comme
il dormoit, par fon archidiacre , nommé Regen-,
froy le dix-huitiéme de Mars, 8c eft honoré comme
martyr. Après fa mort le fiege d’Auxerre vac-
qua trois ans.
C’étoit fans doute un effet du defordre qui regsoic
en France fous les rois fainéans, & la mort de faint
Lambert nous en fournit un exemple plus illuftre.fc
Après qu’il eut été fept ans hors de fon fiege de Maf-
tric,retiré dans le monaftere de StavelG,la mort d’E-
broïn donna lieu à Pépin de chaffer Faramond
ufurpateur
L i v r e c^u a r n t e -u ü i e‘ m e: t y3
ufurpateur de ce fiége, 8c d y rétablir faint Damberc
à lapriere détour le clergé, 8c de tout le peuple,
Vers l’an ¿81 .Il recommença donc às’aquitter de fes
fondions avec un très-grand zele; 8c trouvant encore
despayens dans IaToxandrie, petit païs voilin
deMaftric, il s’appliqua à leur converfion, adoucit
leur barbarie par fa patience, 8c abattit plufieurs
temples 8c plufieurs idoles.
Mais deux freres Gallus 8c Riold pilloient les
biens de l’églife de Maftric , 8c fe rendoient infup-
portables par leurs violences. Les amis 8c lès parens
de faint Lambert en furent tellement indignez,
que fe voyant pouffez à bout, ils lestuerent. Les
deux freres étoient parens de Dodon domeftique
de Pépin , qui poffedoit quantité de terres ôc de
ferfs. il réfolut de vanger leur mort fur l’évêque
même; 8c ayant affemblé quantité de gens armez,
il vint l’attaquer à Leodium fur la Meufe, alors fim-
ple village, aujourdhui la grande ville de Liege.
Saint Lambert repofoit après matines, quand un
de fes ferviteurs nommé Baldoüée , qui étoit de
garde, 8c veilloit auprès de lui, fortit dehors, ôc
v it l’armée de Dodon qui venoit en plufieurs
troupes. Etant arrivez ils rompirent les paliffa-
des 8c les portes, 8c montèrent fur le toit. Baldoüée
courut avertir le faint évêque qui commen-
çoit à s’endormir. Dans le premier mouvement ,
il prit une épée pour fe défendre : mais penfant
à D ieu , 8c fe confiant en lu i , il jetta l’épée à terre
aimant mieux mourir que de mettre la main fur ces
mechans. Auffi-tôt ils entrèrent, 84 donnèrent de
Tome IX . V