
A n . 741
T&téogbl ibid.
Tiïeoph, an, r»
^ 347« H8«
i ç t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
regnoit avec lui depuis vingt & un ans , commença
alors à regner feul , & régna encore trente & quatre
ans. On lui donna par dériiion le furnom de
Copronyme, à caufe de l'accident de fon baptême.
On l’appellaaufliCabaliin, parce qu’il prenoit plai-
iir à fe frotter de fiante 8c d’urine de ch e va l, foit
par un goût extraordinaire,foit par quelque fuper-
ftition. Enfin il étoit groifier, brutal, fanguinaire ,
impudique. Il fut ennemi des images comme ion
pere; 8e accuféde méprifer non feulement les Saints,
mais Jefus Chrift même, 8e d’êtreadonné à la magie.
On le haïiToit tellement, que dès le commencement
de ion regne Artabafe qui avoit épouié fa
fceur Anne, forma un parti confiderablecontre lui.
Il étoit Curopalate Se comte de l’oblequium , Se
connu pour Catholique. Conftantin étant paiféen
Aile pour faire la guerre aux Arabes la fécondé
année de fon regne, indidlion dixième, l’an 74t.
Artabafe qui y étoit déj,a , eut d’abord quelque a-
vantage fur lui Sc l’obligea à fe retirer à Amorium
en Phrigie. Lui cependant vint à C. P. où l’on fit
croire au peuple que Conftantin avoit été tué. Le
peuple ôc le patriarche Anaftafe reçurent cette nouvelle
avec une grande joye : on cria anathême contre
Conftantin, le traitant de fcelerat Se d’imp ie , 8C
ajoûtant qu’il le falloit déte.rrer , 8c on proclama
empereur Artabafe. Le patriarche Anaftafe tenant
la vraie croix, jura devant le peuple par celui qui
y a été attaché, que Conftantin lui avoir dit : Ne
croyez pas que le fils de Marie , que l’on appelle
Chrift, foit le Fils de Dieu; c’eft un pur homme g §4
L t v r e q j j a r a n t e - d e u x i e’me . ’ 193
Marie l’a enfanté, comme Marie ma mere m’a mis
au monde. Aces mots le peuple cria qu’il foit déterré.
Artabafe rétablit les faintes images par toutes les
villes de fon obéïffance.
Les Arabes Mufulmans profitèrent de cette divi-
iîondes Romains, 8c firent fur euxplufieurscaptifs.
Le Calife Icham regnoit encore, 8c l’année prece-
dente derniere de Léon, il fit mourir tous les Chrétiens
pris en guerre dans toutes les villes de fon empire;
un d’eux fut Euftache fils du patrice Marin, qui
après avoir refifté à plufieurs violences qu’on lui fit
pour l’obliger à renoncer à la foi , mourut martyr
à Charres en Mefopotamie , où fes reliques firent
des miracles. Il y eut plufieurs autres martyrs. Toutefois
ce même Calife Icham ayant pris en affection
un moine Syrien nommé Etienne, hommeruf-
tique,mais pieux, propofa aux Chrétiens d’Orient de
l’élire s'ils vouloient un patriarche. Ils crurent que
ce bon mouvement venoit de Dieu ; car il y avoit
40. ansquelefiege d’Antioche étoit vacant par l’op-
pofition des Arabes. Les Catholiques ordonnèrent
donc Etienne ; & depuis il n’y eut plus d’obftacl®
a 1 éleèfcion des patriarches d’Antioche. Du même
tems Cofme étoit patriarche Melquite d'Alexandrie
, ayant été ordonné la feptiéme année d’Icham,
730. de Jefus-Chrift. C ’étoit un homme fimple qui
ne fivoit ni lire ni écrire, 8c dont le métier étoit de
füre de^ aiguilles. Il alla trouver Icham à Damas ,
& par le fecours de quelques frvans , il obtint les
egnfes dont les Jacobites s’étoient emparez ; & le-
Calife lui donna des lettres a cet eflet pour le gou-v
Oq iij
xxvm.
P a tr ia rch e s
d ’A n t io h e Sc
d ’A le x a n d r ie .
Theoph, an. 2. p» 349.