
-------------- dedans , 8c s’enfuirent épouvantez | fans que per-
A N . 7 7 6 . fonne les pourfuivît. On dit même que de part &
d’autre, tant des païens que des chrétiens , qui
étoient dans le château de Buriboug, on vit deux
jeunes hommes vêtus de blanc qui défendoient cette
églife. On trouva proche un Saxon mort , après
la retraite des autres, à genoux avec du bois 8c du
feu entre les mains, comme prêt à fouiller pour
l’allumer.
L’an 776. les Saxons aïant rompu le traité de
l ’année précédente, recommencèrent la guerre; 8c
comme ils attaquoient le château d’Erefbourg, plu-
fieurstant dehors que dedans., ailurerent avoir vû
■ deux écus rouges 8c flamboyans agitez fur l’églife.
Les Saxons épouvantez de ce prodige s’enfuirent
en confuiîon vers leur camp, fe tuant l’un l’aucre ;
&les François les pourfuivirentjufquala Lippe. Le
roi Charles étant enfuite entré fur leurs terres, ils
vinrent fe rendre à lui , 8c promirent de fe faire
chrétiens. Charles rebâtit Ereibourg, 8c un autre
château fur la Lippe ; ou les Saxons s’étant aiTerii-
blez avec leurs femmes 8c leurs enfans, on en bap-
tifa une multitude innombrable. Il y en eut encore
un grand nombre de baptifez l’année fui vante 7 7 7 .
à Paderborn , où le roi Charles tint l’aifemblée générale
des François, pour la première fois. Il y vint
des Saxons de toutes les parties de leurs païs ; mais
Vitiquind le principal de leurs chefs, fe retira avec
quelques autres en Normandie , c’eft-i-dire en Dan-
nemarc. Les Saxons qui furent baptifezen cette oc-
eaiîon , s’engagèrent à renoncer à leur liberté, &
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à abandonner leurs terres, s’ils ne demeuroienr -
fermes dans la religion chrétienne & dans l’obéif- N‘
fance au roi Charles.
Toutefois dès l’année iuivante 778. aïant appris A n n . Loi/cl.
que le roi Charles étoit en Efpagne, ils fe révoltèrent
encore à la perfuafion de Vitiquind. Ils s’avancèrent
jufqu’au Rhein , ravagèrent & pillèrent le
païs, brûlèrent les églifes, violèrent les religieu-
fes. Mais apprenant le retour de Charles, ils fe retirèrent
, 8c furent battus par fes troupes , 8c obligez
à rentrer chez eiix.
. 1 Le roi Charles célébra à Heriftal la fête de Xin.
Noël de cette année , 8c Pâque de l’année fuivante ¡T*Ftl:lait£
779- & il y fit un capitulaire de vingt-trois articles
, dont quelques-uns regardent la religion. On Capit. to.i.'p.
y ordonne la réforme des monafteres 8c la réfidence
des abbefles. Les é vêques ont pouvoir de corriger c. 5.
les inceftueux 8c les veuves qui tombent en faute.
Chacun doit païer la dîme, 8c elle doit être em- c.s.
ploïée par l’ordre de l’évêque. Les criminels dignes ¿ . 7 .
de mort par les loix , qui fe réfugient dans Tégli.
fe , n’y doivent être protégez; & on ne les y doit c . t .
point tenir. Le parjure aura le poing coupé : fi 10.
le cas eit douteux, ils fe tiendront devant la croix.
C ’etoit une maniéré de preuve pour connoître la v.gUjf.cmg.
vérité. Les deux parties fe renoient debout devant
une croix, 8c celui quitomboit le premier per-
doit fa caufe. Le capitulaire ajoute, qu’on fe -rap- <.u.-
portera au jugement de l ’évêque, pour juftifier un
comte accufé d’avoir fait mourir un voleur par paf- <mj-
lion. Les églifes continuoient de païer au jroi des