
2 7 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
s.brfU'Spicii. le fameux palTage de faint Bafile tirédefon livre du
sup^'uv. x v i . « . Saint-Eiprit & celui de faint Paul : Demeurez fer-
E | „ mes, & confervez les traditions que vous avez rez.
Tbefî. ii. 14 1 • • r * 1
eues de nous foir de vive voix, loitpar lettres.
Eniuite il répond à l’objeétion tirée de faint Epi-
Sup. liv. x IX . phane, qui déchira un rideau oü étoit peinte une
44‘ image. Saint Jean Damafcene dit premièrement que
cet écrit n’eft peut-être pas de iàint Epiphane , ên-
fuite qu’il a pû en ufer ainil pour corriger quelques
abus ; comme iàint Athanafe ordonna d'enterrer les
reliques des Saints, pour abolir lamauvaifecoûtu-
me des Egyptiens, qui gardoient leurs morts fur des
lits. Car que iàint Epiphane n’ait pas prétendu abo?
lir les images, on le voit par fon égliiè , qui en eil
encore à prefent ornée. Enfin fon autorité feule ne
prévaudrait pas k celle de toute l’égliië.
Saint Jean Damaicene rapporte à la findeeedii-
cours plufieurs paiïàges des peres en faveur du culte
des images. Premièrement de fàintDenys qu’on appelle
vulgairement l’Areopagite : puis de S. Baille ,
de S. Grégoire de Nyiîe, qui doit avoit été touché
jufques aux larmes, de la peinture du facrifice d’A-
braham : de iaint Jean Chriioftome : de Léon évêque
de Naples en Chipre, & fur ce dernier il ajoûte :
Quel eil le meilleur interprète de iàint Epiphane ,
ce iàint évêque qui a prêché dans Ja même iile de
Chipre, ou ceux qui parlent ièlon leur fens particulier?
Et enfuite, il y a eu plufieurs évêques, & plu-:
fieurs empereurs Chrétiens, diitinguez par leur
pieté , leur doétrine & leur iàinfe vie ; on a tenu
plufieurs conciles, d’oü vient que perfonne n’a con? damné
L i v r e q u a r a n t e -d e u x i e ’ m e . 275
damné le culte des images? Nous neibuffrironspas
qu’il paroiiTe que nous ayons eu divers fentimens,
¿c varié félon le tems : de peur que les infidèles ne
regardent notre foi comme un jeu & une raillerie.
Nous n’obéirons point à l’ordre de l’empereur, qui
veut renverièr la coûtume de nos peres. Les princes
pieux ne prétendent pas abolir les uiàgeS de l’églife.
Ce n’eit pas agir en pere, mais en voleur, que
de commander avec violence, au lieu de perfuader
par raiion : témoin le fécond concile d’Epheiè, que
l’on appelle encore le brigandage. Ce n’eft pas aux
princes qu’il appartient de décider fur ces matières,
mais aux conciles. Ce n’eft pas aux princes, c’eit XITir'
aux apôtres & à leurs fuccefifeurs que Jefus-Chrift
a donné la puiflànce de lier & de délier : Quand ce
feroit un ange, dit iàint Paul, qui vous prêcherait
un autre évangile, que celui que vous avez reçu.
N ’ajoutons pas le refte, pour leur donner lieu par a»i. 1. s.
notre douceur de changer de ièntiment. Que f i , ce
qu’à Dieu ne plaiiè, ils perfiftent opiniâtrement dans
leur erreur, alors nous prononcerons ce qui fuit,
c’eft-à-dire , l’Anathême. Ces paroles font croire,
que ce diieours fut publié incontinent après l’édit
de l’empereur Léon contre les images, c’eft-à-dire,
l’an 7 3 o. avant que l’on eût appris en Paleftine l’exil
du patriarche iàint Germain, dont il n’eft parlé que
dans le diieours fuivant.
Au commencement du iècond difeours, iàint xix.
Jean Damafcene fe reconnoît obligé de parler, pour ¿mTÎkcmt
foutenir la vérité, parce qu’il a reçu le talent de la
parole ? c’cft-à-dire, la commiffion de parler dans
Tome IX . Mm