
238 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
bitoient la terre promife , & adoroient des a n imaux
d’o r , d’argent & de b o is ,, des oiièaux 8ç
toutes fortes de créatures , & difoient : Vo ilà nos
dieux, & il n’y en a point d’autres, C ’eftpour cela
que D ieu a défendu les ouvrages des hommes nuir
fibles 8c maudits inventez par le démon, Mais il
y en a que Dieu même a ordonnez pour fou fervi-
c e , comme les tables de la lo i , l’arche & les chérubins.
N ’étoit-ee pas des ouyrages de main d’hommes
? Dans les derniers tems Dieu a envoyé fon fil?
qui s’eft incarné, a paru dans Jerulâlem, a faitplu-f
fieurs a étions fenfibles. Ceux q u il’avôientvû l’ont
peint comme ils l’avoient vû, O n a peint de même
iaint Jacques parent de Notre-Seigneur, faint
Etienne 8c les autres martyrs. Ces images s’étant
répandues par tout le monde , on a celle d’adorer
le démon pour les adorer : non d’un culte de latrie,
mais d’un culte relatif. Eténfuite pourquoi ne peignons
nous pas leperede Jefus-Chrift? Parce qu’il
eft impolüble dépeindre la nature divine. Si nous
l’avions vû nous le peindrions de même, & vous
diriez que ce feroit une idole. Vous dites que nous
adorons des pierres, des murailles 8c des planches.
Il n’eft pas a in fi, Seigneur , c’eft pour nous faire
fouvenir de ceux dont ce font les noms & les images
, & pour élever en haut nôtre eiprit rampant 8c
greffier, Nous ne les regardons pas comme des
dieux : A Dieu ne plaife : nous ne mettons pas notre
elpcrance en ces images. Mais 11 c’elt celle de
Notre-Seigneur ,. nous difons : Seigneur J. Ç.
fils de Dieu, fecoprez- n o u s , iàuvez-nous. Si c’eft
L i v r e QuXRÂN',fE,-i>EuxiE’rME. 2 39
délie de là làinte mere , nous difons : Sainte mere de
Dieu, priez votre Fils qu’il làuve nos ames. Si c’eft
d’un martyr : Saint Etienne qui avez répandu votre
lâng pour Jefus-Chrift , 8c qui avez auprès de lui
tant de crédit, comme premier martyr, priez pour
nous.:.
Et enluite Nous aurions pu , comme ayant la
puiiTance& l’autorité deiàint Pierre prononcer des
peines contre vous. Mais puifque vous vous êtes
donnez vous - même la malediélion, qu’elle vous
demeure.’ Et eniuite :: Il vaudroit mieux que l’on
vous nommât hérétique,que perlècuteur & deftruc-
ieür des faintes images. Mais le nom d’heretique ne’
Vous convient pas, püïfqué vous combattez ce qui
eft clair comme la lumière. Ayant un fi grand évêque
notre confrère le feigneur Germain, vous deviez
le confulter comme votre pere : lui qui a une’
fi grande expérience des affaires ecclefiaftiques 8c
politiques, à prefent âgé de quatre-vingt-quinze ans,
qui a ièrvi tant de patriarches 8c d’empereurs. Vous
l’avez laiflé pour écouter ce méchant & iniènfé
Ephefien fils d’Apfimare, 8c Ces ièmblables : comme
Theodofe évêque d’Ephefe, l’un des chefs des Ico-
ïioclaftes.Lepape raporfe enfuite l’exemple de Con-
ftantin Pogonat qui fit alïembler le fixiéme concile
& le fit exécuter en s’y foûmettânt le premier j puis
il ajoute : Vous v o y e z , Seigneur , que les décifions
de l’églife n’appartiennent pas aux empereurs, mais
aux évêques. G’eft pourquoi comme les évêques
qui font prépofez aux égliiès, s’abftiennent des affaires
publiques, les empereurs doivent s’abftcnir
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Sup. liv. XL. »tf*
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