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~ Le vingtième du même mois d’Août 754. l’em-
N- 7J4* pereur Conftantin alla dans la place publique avec
É jjT v P în' le nouveau patriarche Conftantin & les autres évêques
; & ils publièrent le décret du concile, répétant
les anathêmes contre Germain, George & Jean
Manfour. Ce décret étant porté dans les provinces,
on voïoit par tout les catholiques confternez, &c les
Iconocîaftes changer les vafes facrez, & défigurer
ritxsttph.f.44f. les eglifes. On brûloit les images, on abattoir ou
en enduifoit les murailles qui en étoient peintes -,
mais on confervoit celles qui n’avoient que des arbres
, des oifeaux ou des bêtes : principalement les
reprefentations des fpeétacles profanes, comme des
chaffes, ou des courfes de chevaux.
ÜXe'a I Cependant Aftolfe roi des Lombards menaçoit
le s F r a n ç o is . les Romains de les pafler tous au fil de l’épée s’ils ne
An a ß .-in Steph. fe foumettoient à fa puiflance. Le pape les exhorta
a implorer la mifericorde de Dieu, fit une procei-
fion où l’on portoit plufieurs reliques, entr’au-
tres une image de Jefus-Chrift que l’on croïoit n’avoir
point été faite de main d’homme. Le pape la
portoit fur fes épaules, marchant nuds pieds, comme
tout le peuple, qui avoir la cendre fur la tête ,
& pouiToit de grand gemiflemens. On avoit attaché
à la croix le traité de paix, que le roi des Lombards
avoit rompu. Le pape établit de femblables
procédions tous les famedis.
Enfin voïant qu’il ne pouvoit retenir le roi des
Lombards, ni par prières, ni par prefens, après lui
en avoir fait d’immenfes par plufieurs fois : voïant
d’ailleurs qu’il ne recevoit aucun fecours de Tempe-
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’me. 373
reur, il réfolut de s’adreifer aux François à l’exemple
de fes prédecefleurs Grégoire III. & Zacarie.
Ainfi le pape Etienne écrivit au roi Pépin une lettre
pleine de vives expreflïons de douleur quil envoïa
fecretement par unpelerin. Puis par une autre
lettre il lui manda : Envoïez vous-même des am-
baifadeurs à Rome , pour m’engager à vous aller
trouver.
Le roi Pépin envoïa fa réponfe , par laquelle il
accordoit au pape tout ce qu’il demandoit. Le porteur
fut Dro&egand premier abbé de Gorze, que
le pape renvoïa au ro i, avec une lettre qui ne contient
que des a6tions de grâces : fe rapportant du
furplus à Droftegand , à qui il s etoit expliqué de
vive voix. Le pape écrivit en même temps à tous
les ducs des François , les exhortant de venir au fecours
de faint Pierre, qu’il nomme leur protecteur ;
& leur promettant de fa part la rémiflïon de leurs
pechez, le centuple en ce monde, &c la vie éternelle
en l’autre.
Cependant le filentiaire Jean revint de C.P. avec
les légats que le pape y ayoit envolez : rapportant les
propofitions du roi des Lombards, &c une lettre de
l’empereur, par laquelle il ordonnoit au pape daller
trouver ce roi, pour retirer de fes mains Ra-
venne , Si les villes qui en dépendoient. C eft tout
le fecours que l’empereur envoïoit a l’Italie. Le pape
envoïa au roi Aftolfe demander fauf - conduit
pour lui Si pour fa fuite. Au retour de fon député
arrivèrent ceux du roi Pépin. Chrodegang evêque
de Metz, Si le duc Auétaire , qui avoient ordre de
A a a iij
A n . 7 j4 .
A ß a SS. Ben. to'.
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C o in t . an. 7 7 3 *
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Carol. 1 9 .