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A U . S S. Ben.
t8o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
s’arrête ni aux fonges, ni aux augures. Défendez
les enchantemens, les maléfices 8c les obfervations
de certains jours : défendez de jeûner le dimanche,
8c aux fêtes d eN o é l, de l’Epiphanie 8c del’Afcen-
fion , 8c de recevoir les offrandes de ceux qui font
en divifion. Enfeignez que tous ont befoin de pénitence
pour les pechez journaliers : enfeignez la
réfurre&ion des corps, 8c l’éternité des peines de
l’enfer; rejettant ceux qui prétendent que les démons
reviendront à la dignité angelique. Telle eft
l’inftruélion du pape Grégoire II. pour la Bavière»
Cette province avoit alors deux évêques fameux,
S. Rupert de Salfbourg 8c S. Corbinien de Frifin-
gue, tous deux François. S. Rupert ou Robert ,
fuivant notre prononciation, étoit de la race des rois
de France , 8c évêque de Wormes la fcconde année
du règne de ChilpencIII. l’a n ó jí. Sa réputation é-
tant venue jufqu’àTheodon duc de Bavière, il lui
envoya des députez pour le prier inftamment de
Venir inftruire la province du Norique. Le faint
évêque y envoya d’abord des miffionnaires, puis il
y alla lui-même; 8c le duc plein de joye vint au devant
jufques àRatifbone ou il le reçut avec grand
honneur. S. Rupert l’ayant inftruit tant de la morale
que de la foi catholique , le baptifa avec plufieurs
de la nation , tant des nobles que du peuple,
il eft certain que dès le tems du roi Theodoric
premier, les Bavarois avoient reçu la religion Chrétienne,
commeil paroît par leurs loix. If faut donc
croire qu’il s’y étoit mêlé des heretiques dont le baptême
étoit nu l, comme des Bonofiaques ou Eoti-
L i v r e q u a k â n t e - u n i e ’m e ; i g i
mens, ou que la négligence des rois faincans les
avoit laiiTé retomber dans l’idolâtrie.
Le duc Theodon étant converti promit à faint
Rupert de choifir un lieu pour établir un fiege épif-
copal, 8c de bâtir des églifes 8c deslogemens pour
les ecclefiaftiques. Le faint évêque s’embarqua fur
le Danube, 8c vint jufques aux frontières de la Pannonie
inférieure, prêchant la foi. En revenant il
arriva à Laureac autrefois métropole du Norique,
8c à prefent nommé L orch, où il guérit plufieurs
malades par fes prières, 8c convertit plufieurs per-
fonnes. Enfuite ayant appris qu’en un lieu nommé
Juvare , il y avoit eu quantité d’édifices merveilleux
alors prefque ruinez 8c couverts d’arbres, il
y alla lui-même, 8c demanda ce lieu au duc Theodon
, qui le lui accorda volontiers avec les terres
des environs à l’étendue de deux lieues. S. Rupert
y établit fon fiege épifcopal, bâtit une belle églife
en l’honneur de S. Pierre , avec un cloître 8c les lo-
gemens des clercs, c‘eft-à-dire des moines ; pour
y celebrer l’office tous les jours. Ce monaftere de-
S. Pierre de l’ordre de S. Benoît fubfifte encore à
prefent à Salfbourg qui eft l'ancienne Juvare : mais
le fiege épifcopal a été transféré à l'églife de faint
Rupert.
Ce faint évêque ayant befoin d’ouvriers pour l’aider
à prêcher l’évangile, retourna en ion païs 8c eh
amenadouze, avecErentrude fa nièce qui s’étoit
confacrée à Dieu. llfonda pour elle un monaftere: &»* p
en l’honneur de là fainte Vierge, fur une montagne
prochaine. On le nommaNonberc, c’eft à d ite , le
Z i i j .