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| écrits d’Adalbert. Mais il eft à propos de les gar-
A n. 745. cler dans nos- archives pour fa confufion éternelle.
Maintenant puifque tout eft lû , il faut longer à les
juger l’un Se l’autre. Le concile prononça fa fen-
tence contre AdalbertSe Clement, reprenant fom-
mairement les crimes de chacun , les dépofa du fa-
cerdoce avec anathême contr’eux Se leurs feéta-
teurs, s’ils perfiftoient dans leurs erreurs. Le pape
■foufcrivit avec tous les évêques Se les prêtres,. Les
trois: féances de ce concile portent la même datte,
comme aïant été tenues le même jour.
lit. Enfuite le pape Zacharie envoïa les aétes du con-
Y Z È T * * che à S.'Boniface avec une grande lettre dattée du
zach.'tfiii. 9. dernier jour d’Oétobre la même année 745. qui fert
« p . o M . i . u . c . y . ¡-¿ponfe à trois lettres de S. Boniface dont il ne
nous refte que la fécondé. Sur la première le pape
le confole Se l’encourage , au fujet des oppo (nions
des mauvais chrétiens, Se des incurfions des infidèles.
Rome même , d it - il, a été plufteurs fois ravagée
pour fes pechez , mais Dieu a bien voulu la
confoler. Ordonnez des jeûnes Se des proceffions à
votre peuple , nous joindrons, tout indignes que
nous fommes, nos prières aux vôtres. Enfuite le
pape approuve le concile qui venoit d’être tenu, Si la
réfoiution des princes François pour ériger unijege
métropolitain à Boniface fur la frontière des païens.
Il ajoute: Quant à ce faux évêque que vous nous
avez dit être né dans l’adultère’ Si fils d’un clerc
impudique Si meurtrier, nourri fans difeipline Si
coupable de plufieurs crimes, quia confacré plu-
iieurs évêques fes femblables : vous fçayez que nous
L i v r e q u a r a n t e -d e u x i e ’m e . 341
vous avons écrit plufieurs fois de ne fouffrir dans le
miniftere aucun homicide impudique ou penitent.
Quant aux perfonnesqu’il abaptifées ou auxéglifes
qu’il a confacrécs, informez-vous s’il y aemploïé le
nom de la Tnmte , Si s il etoit alors en exercice du
facerdoce , Si les approuvez en ee cas. On croit
que ce,faux évêque eft Gevilieb de Maïence. Le
pape approuve encore ce qui avoit été ordonné au
concile de Leptine , que chaque famille des ferfsde
leglife paierait douze deniers par an, pour fubve-
nir aux guerres contre les.infidèles, Sarrafins, Saxons
Si Frifons.. Quant aux prêtres dépoiez pour
leurs,crimes, qui au lieu de faire penitence dans des
monafteres alloient à la cour demander qu’on leur
donnât dés biens d’églifes, pour les diffiper en menant
une vie feculiere, le pape dit qu’il en a écrit
aux princes François.
Sur la fécondé lettre qui eft celle qui fut lûë au
concile de Rome touchant Adalbert Si Clement, le
pape dit ce qui a été fait en ce concile, Sien envoie
les actes. Sur la troifiéme il dit : Quant à cet autre
féduéteur nommé Gevilieb, ci-devant évêque, qui
fans avoir confulté perfonne, vient nous trouver ,
quand il fera arrivé on fera ce qu’il plaira à Dieu.
Enfin le pape approuve le choix que l’on avoit fait
de Cologne pour le fiege de Boniface. Cette lettre
lui fut envoïée par les foins de l’archidiacre Gern-
muius, qui lui écrivit auffi de fon chef une-lettre
d amitié 5 Se comme faint Boniface lui avoit
envoie un vafe d argent Se un drap.de toile* il lui
Cnvoïa de fon coté deux livres de poivre, quatre
V u iij
A n . 74;.
ap. Bonif. ep, ¡4-$,