
170 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
conformément à fon erreur, ni de quel ménagement
j’ai eu befoin pour, retenir 8c modérer le mal que je
ne pouvois empêcher. L ’apocrifiaire que vous avez
ici peut vous en rendre témoignage, lui à qui dans
le fort du mal j’ai déclaré avec ferment la pureté de
ma foi. Il ’dit enfuite exprelTement qu’il reconnoît
/. i+ij.b. en J. C. deux volontez naturelles 8c deux opérations
naturelles ; & qu’encore que Philippique ait
brûlé l’exemplaire du fixiéme concilequi étoit dansle
t. 141Î.C. palais, il n’y a rien gagné; car,ajoûte-t-il,nous avons
confervé foigneufement par devers nous les a êtes de
ce concile où font les fouferiptions des évêques & de
l’empereur;&d’ailleurs nous avons l’exemplaire écrit
de la main de Paul, depuis évêque de cette églife.
Enfin il prie le pape de lui pardonner le pafte & de
lui envoyer fes lettres iynodiques en figne de chari-
ipihg.Agatb. tàg mutuelle, comme de fon côté il envoyoit les fien-
nés avec cette lettre. Il ne paroit point que le pape
Conftantin y ait fait de réponfe, mais le diacre Aga-
thon en mit copie à la fin des a êtes du fixiéme concile
avec un avertifiement qui commence ainfi.
Moi Agathon, indigne diacre & garde - chartes
delà grande églife de C. P. protonotaire 8c fécond
chancelier du venerable confeil patriarcal : il y a
environ trente-deux ans, étant encore jeune dans
l’ordre des leétcurs & notaires,je fervis au faint concile
fixiéme oecuménique , dont j’écrivis de fiiite
tous les a ¿tes avec Paul de feinte mémoire, depuis
patriarche de cette églife,alors laïque 8c fecretaire de
l’empereur , 8c avec quelques autres. Je mis au net
de ma main en lettres ecclefiaftiques tous les yo-.
L i v r e q u a r a n te-u n i e ’ m e . 171
lûmes des aétes qui furent fellez & depofez dans
le palais impérial pour y être gardez fûremenravec
la définition de foi du même concile. J’écrivis de
même les copies fouferites de la définition de foi
qui furent données aux cinq fiéges patriarcaux, par
ordre de l’empereur Conftantin de pieufe mémoire,
qui l’ordonna ainfi, afin que la foi fût à couvert
de toute falfification ou altération. Or Dieu m’aiant
fait la grâce de vivre juiques à ce jour , j’ay refolu
d’écrire le préfent exemplaire de ma propre main,
principalement à caufe de ce que je vais dire. Il raconte
eniuite comment l’empereur Philippique a
fait brûler l’exemplaire du fixiéme concile écrit de
fe main , qu’il avoit trouvé dans le palais: comme
Philippique aétédépofe 8c Anaftafe couronné empereur.
Comme l’image du fixiéme concile a été
rétablie , 8c comme le patriarche a écrit au pape,
les trente-deux ans depuis le ¿fixiéme concile tenu
en 681. marquent l’an 7 13 . & les lettres ecclefiaftiques
dont Agathon dit qu’il fe fervit en mettant
les aétes au net, font quelque forme particulière d’écriture
, apparemment plus belle que pour les aétes
vulgaires. Au refte ce récit eft important, pour voir
avec quel foin les aétes du fixiéme concile furent
écrits 8c confervez.
En Efpagne le royaume des Goths fut éteint l’an
A n. 7 1 3 .
7 13 . Le roi Vitifa avoit fait aveugler le fils du roi
Receivinde nommé Theofrede, dont le fils Roderic
étant foûtenu par les grands fe révolta contre lui, le
fit aveugler lui-même, & fut proclamé roi Ere 74g.
l’an 7 1 1 . mais ilne régna qu’un an ; car l’année fuim
xxv.
Mufulmans ci»
Efpagne
Roderic. Tolet.
lib u.c. 17.18*
Ijidore Pacen.p.
I I .