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— ; * rapporté de Rome une réponfe favorable touchant
A n . 747. le baptême adminiftré en mots barbares, s’étoit
s*?.». 4 7 . vanté à fon retour, que le pape l’avoit renvoie,
pour fucceder au premier mourant des quatre évê-
snp. ». 13. ques que S. Boniface avoir établis en Bavière : qu’il
femoit de la diviiîon entre Boniface & le,duc Odi-
lon, & qu’il enféignoit quelques erreurs. Tout cela
paroît par les réponfes du pape Zacarie.
zacar. efiji. 7. La première eft adreifée à Pépin maire du palais,
aux évques, aux abbez tk aux feigneurs de France,
qu’il exhorte à continuer de faire chacun leur devoir
: les feculiers en combattant contre les infidèles,
les ecclefiaftiques en les afhftant de leur prières &i
de leurs confeils. Enfuite il répond à vingt fept articles
touchant l’autorité des métropolitains, les
évêques, les prêtres &c les autres clercs coupables ou
condamnez : les prêtres rebelles ou vagabonds : la
continence des clercs, les conjonétions illicites &c
. les homicides. Sur tous ces articles le pape ne fait
que rapporter les anciens canons contenus dans le code
de l’églife Romaine : c’eft-à-dire les canons des
apôtres, de Nicée, d’Antioche & les autres, avec les
decretales des papes. Ce qui femble montrer que ces
canons étoient alors peu connus detja les Alpes.
ipiji.t.ap.oiboL Cette lettre eft accompagnée d’une particulière à
faint Boniface, par laquelle le pape lui recommande
de faire affembler un concile, où ces dédiions foienc
lues : & d’y faire aufli amener les trois facrileges
Adalbert,Godolface & Clement, afin que leur caufe
y foit encore exaétement revûë. Il àjoûte : Que
s’ils perfiftent dans leur opiniâtreté à fe dire inno-
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’me. 349
cens, envoïez-les nous avec deux ou trois évêques
des plus vertueux & des plus fages, afin que leur
affaiie foit approfondie & terminée devant le faint
fîege. On ne connoît point d’ailleurs Godolface :
mais il eft remarquable que le pape renvoie encore
fur les lieux la caufe d’Adalbert & de Clement déjà
jugez au concile de Rome : peut-être parce qu’ils
n’y avoient pas étéprefens. Cette lettre eft dattée du
cinquième de Janvier , la vingt-huitième année du
regne de Conftantin, la fixiéme de fon rétabliffe-
ment, indiétion quinzième : ces deux derniers cara-
éferes marquent l’an 747. & paroiiTcnt les plus sûrs.
L’année fuivante le pape éciivit à faint Boniface,
répondant en même temps à plufîeurs lettres. La
première queftion étoittouchant le baptême, dont
faint Boniface ne croïoit pas que la validité dépendit
de la vertu du miniftre ; & le pape lui confirme
cette vérité. Mais il veutquel’on baptife ceux dont
le batême eft incertain, ou n’a pas été adminiftré au
nom des trois perfonnes de la Trinité: & il ne parle
point de baptifer fous condition. Il ajoute : Vous
m’avez dit que vous avez trouvé des impofteurs en
beaucoup plus grand nombre que les prêtres catholiques,
qui portent fauffement le nom devêques &
de prêtres, fans avoir jamais été ordonnez par de
vrais évêques : fe moquant des peuples, & troublant
le miniftere de l’églife : trompeurs & vagabonds
: coupables d’homicides, d’adulteres & de crimes
abominables : hypocrites & facrileges. Plu-
fieurs efclaves fugitifs qui s’érant fait tonfurer,fe
transforment en miniftres de J, C. qui vivent
X x iij
A n . 747.
RépoLnVfeI Ià. fair.B Boniface.
Bpi/i. io. ap.Othl?
c, 9.
p. iji9. D»