
A N. 787.
i.oa.
p. XX3.
. Ath an . edi t.
lô ÿ ü .to .j.p . 543.
£<?»r. p. zjt. S#f.
#v. %xxxx. ». 18.
j 4 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
miracles par les images ; & pour le confirmer, on
lut un difcours attribué à faint Athanafe, contenant
le récit d’un prétendu miracle arrivé àBeryte,
fur une image de Jefus-Chrift, percée par les Juifs,
dont il fortit du fang, qui guérit plufieurs malades.
Le concile fut touché de cette le è fe e , jufques à ré.
pandre des larmes : toutefois il eft certain que cette
piece n’eft point de faint Athanafe, & il y a même
grand fujet de douter de la vérité de l’hiftoife
qu'elle contient. Ainiî de tant d’évêques qui ailïf-
toient à ce concile , il ne patoît point qu’il y en
eût aucun aifez verfé dans la critique : car on y
rapporta plufieurs autres pièces fauffes. Ce qui ne
faïc rien pour la fermeté de la décifion du concile
: puifqu’elle eft fuffifamment appuïée de pièces
vraïes. Seulement c’eft une preuve de l’ignorance
du temps, & de la neceflité de connoître l’hif-
toire , la chronologie , la différence des moeurs &
des ftiles, pour difcerner les pièces àutentiques des
apocryphes.
On lut enfuite deux lettres de faint N i l , dont on
fe plaignit que la fécondé avoit été falfifiée par les
Iconoclaftes ; & l’on remarqua que dans leur faux
concile,on n’avoit pas apporté les livres des auteurs,
mais feulement des extraits en feüilles volantes. On
lut un paffage des aétes de S. Maxime, où il eft dit
que lui & les évêques Monotbélites qui l’étoient venu
trouver, fe mirent à genoux devant les évangiles,
la croix & les images de Jeijas- Chrift , & de
la fainte Vierge, les faluerent & les touchèrent de
leur main,pour confirmer leurs promeffes. Sur quoi
L I V R E QU A R A N TE -Q U A T R I e ’m E. 543
Cdnftantin de Chipredit, que ce faluc étoit une
adoration , puifqu’il s’adrefloit aux évangiles, à la
croix & aux images tout enfemblel
On lut le canon quatre-vingt-deuxième du fi-
xiéme concile, c’eft-à-dire du concile de Trulle :
qui ordonne dépeindre Jefus-Chrift en fa forme humaine,
au lieu de l’agneau que faint Jean montroit
du doigt. Elie archiprêtre de l’églife de Blaquerne,
qui faifoit cette le&ure , avoua qu’elle l’avoit converti.
Sabbas abbé deStude demanda pourquoi on
avoit lû ce canon dans un papier , & non dans un
livre. C ’eft, dit Taraife, que ce papier eft l’original
même que les peres ont foufcrit : & Pierre évêque
de Nicomedie reprefenta un livre , où on lut le
même canon. Taraife ajouta : Quelques- uns par
ignorance foutiennent que ces canons ne font pas
du fixiéme concile. Or ils doivent fçavoir, que le
fixiéme concile, après avoir faitla définition de foi
contre les Monothelites, ie fépara la quatorzième
année de Conftantin. Quatre ou cinq ans après, les
mêmes peres' s’affemblerent fous Juftinien fils de
Conftantin , &c firent les canons dont il s’agit -, &
on n’en doit point douter. Car les mêmes qui
avoient foufcrit fous Conftantin , foufcrivirent ce
papier fous Juftinien , comme 011 voit par la conformité
de leur écriture. Il eft étonnant que T a raife
ne fçut pas plus précifément les dattes de ces
conciles, tenus cent ans avant lu i , dont il avoit
en mains les aéïes, pour comparer lesfoufcriptions.
Le fixiéme concile finit le feiziéme Septembre 681.
& le concile de Truile n e s ’affembla qu’onze ans
%
A n . 787.
1. Oêl,
t ■ t î 4*
Sup. L x l . » . j r»
Sup. lib, x l . ».
». 48.