4 io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dius ou R em i, frere du roi & archevêque de
Roüen , avoit donné à Simeon chantre de l’églife
Romaine, qui fe trouvoit en France , quelques
moines, pour les inftruire dans le chant ecclefiafti-
que ; mais avant qu’ils l’euifent parfaitement appris,
le pape rappella Simeon à Rome. L’archevêque
Remi en fut fort affligé , comme témoignoit le
roi. Surquoi le pape répondit : Soïez aifuré , que
fans la mort de George , qui gouvernoit nos chantres
, nous n’aurions jamais entrepris de retirer Simeon
du fervice de votfe frere. Nous lui avons
recommandé d’inftruire très - foigneufement les
moines, que vous avez envoïez : donnant ordre ,
qu’ils foient bien logez ; 5c qu’ils demeurent ici jufi
qu’à ce qu’ils fçachenc parfaitement le chant eccle-
L fiaftique. Dans une autre lettre il dit : Nous vous
envoïons tous les livres que nous avons pû trouver:
fçavpir l’antiphonier, le refponfal, la dialeétique
d’Ar iftote , les livres de faint Denis Areopagire , la
geometrie, l’ortographe, la grammaire , le tout.en
Grec ; &c une horloge noétürne, c’eft- à-dire qui ne
dépendoit point du foleil', foit qu’elle eût des roues
comme les nôtres, du fable ou de l’eau, comme les
clepfydres antiques.
L’empereur Conftantin continuoit de perfecuter
- les catholiques à caufe des faintes images, particulièrement
les moines,qu’il nan\vno\tAmnemoneutous-,
^Tkeapht.an.zi. c’eq._^_^jre ^ des abominables, dont on ne doit pas
même fe fouvenir. La vingt & unième année de fon
regne 761. de J. C . il fit nfourir à coups de foiiet
André moine célébré, furnomnié leCalybitc, oude
C»d. Garol, ep .iy
PmboL
X X X I I .
P e r ie c u t io n en
O r ie n t . S. E tie n
s e d’Auxenc
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 411
Crete : qui lui reprochoit ion impieté, 5c le nom- •-------------
m o i t nouveau Valens& nouveau Julien. Il fouffrit A n . 761.
le martyre dans le cirque de faint Marnas ‘ 1 • À hors la ph.lOÉJ' Kc* 6p. 1■ "■
ville , &c l’empereur ordonna qu’on le jettât dans la
mer: mais fes foeurs l’enleverent &c l’enterrerent.
dans un lieu nommé Chryf is, dont on lui a auili
donné le nom. L’églife honore fa mémoire le dix- Martyr. R. 1 7 .
feptiéme d’Oébobre.
Vers le même temps l’empereur aïant oui parler vit.s.stepb. ta.
de faint Etienne abbé du montS. Auxence , envoïa *r,?'
vers lui un patrice nommé Callifte , parfaitement
inftruit de fon herefie, 5c lui dit : Dites lui que touché
de fa pieté, je lui ordonne de fouferire la définition
de notre concile; 5c portez lui des dattes, des
figues & quelqùautre nourriture convenable à fa
profeffion. Callifte s’étant acquité de fa commiflion,
Etienne lui repondit : Seigneur patrice , je ne puis
fouferire à la définition de ce faux concile, qui contient
une doélrine heretique. Je ne veux pas attirer ?
fur moi la malediètion du prophète-., en nommant
doux ce qui eft amer. Je fuis prêt à mourir pour ifa.v. 1®,
l ’adoration des faintes images, fans me foucier de
l ’empereur herefiarque, qui a bien ofé les rejetter.
Puis creufant la main il dit : Quand je n’aurois que
cela de fang , je veux bien le répandre pour l’image
de Jeius-Chrift. Au refte, reportez la nourriture
qu’il m’envoie : l’huile du pecheur ne parfumera p/cxi.j;
point rrïa tête.-
L’empereur irrité de cette réponfe renvôïa le patrice
& desfoldat9, avec ordre de tirer Etienne de fa
cellule , l’amener au monaftere d’en bas & l’y gar-
F f f ij