
~ cent ans après. Nous avons cette veriion d’Anafla-
^ i c , & une autre ancienne plus imparfaite que la
iienne, mais meilleure que la première.
couicu/iec i PaPe Adrien avoir envoie deux légats en Ancu'th.
gleterre , Grégoire évêque d’Oftie 6c Theophylaçn
J î '6' cmc f' te SNfFS de Todi. En paflant en France , le roi
Charles en considération du pape , leur donna Vi-
ghode prêtre 6c abbé , pour les accompagner dans
leur voïage, & étant arrivez., ils furent premièrement
reçus par J ambertarchevêque de Cantorberi,
De là ils pafferent à la cour d’Offa roi,des Merciens;
à qui ils rendirent les lettres du pape , auffi-bien
qu’à Chuniulfe roi d’Oiieifex , qui vint au même
lieu. Par le confeil de ces rois, des évêques 64
des feigneurs , les légats fe féparerent. Theophy-
laéte fe chargea de vifiter les Merciens & les
païs voifins : Grégoire, avec l’abbé Vigh ode, alla
en Northumbre vers le roi Elfuold, 6c Embald
archevêque d’Yorç. Comme le roi demeuroit en
un lieu trop éloigné vers le Nord , l’archevêque
lui envoïa des gens pour l’avertir de l’arrivée
des légats. Auiïi-tôt il marqua avec joïe le. jour
du concile, & le lieu nommé Calculth ; 6c s’y
rendit lui-même avec tous les évêques & les feigneurs.
On y dreffa vingt canons, dont le premier re-.
commande la foi de Nicée & des iîx conciles ge-
c. 2 , neraux. Ils n’avoient pas encore de connoiffancç
•t ¡s- du feptiéme. On défend de baptifer hors le temps réglé
par les çanons; c’eft-à-dire, à Pâque, fans grande
neceflité, On défend. aux miniitres de l’autel, d’y
L i v r e q u a r a ü t e - q u a t r i e ’m e . y s y
fervir aïant les jambes nues, ni d’offrir le faint fa-
crifice dans des calices ou des patenes de corne. Les
rois feront élus par les évêques 6c les feigneurs,
6c feront nez en légitimé mariage ; & il eft défendu
d’attenter contre leur vie. En général les bâtards
font exclus de toute fuccefïion légitimé. Ce décret
fervoit à réprimer les confondions illicites & l’autorité
temporelle y concouroit. On défend tous les
reftes de fuperftitions païennes , comme les augures
, les divinations, les enchantemens, les forts
pour juger les procès ; 6c même certaines coutumes
de foi indifférentes , comme de fe teindre ou
piquer la peau a la maniéré des Piétés : de défigurer
les chevaux en leur fendant les nafeaux , leur coupant
les oreilles ou la queue : d’en manger la chair.
Défendu d’impofer aux églifes de plus grands tri-
buits que ne permet la loi Romaine, 6c la coutume
des pfinces pieux.
Les légats aïant propofé ces canons dans le concile
, ils furent approuvez 6c fouferits avec le ligne
de la croix , premièrement par le roi Elfuold, puis
par l’archevêque Embald , quatre autres évêques
6c les députez d’un abfent : par deux ducs & deux
abbez, & tous promirent de les obferver inviola-
blement. Enfuite les légats, accompagnez des députez
du roi de Northumbre & de l’archevêque
d Yorc, allèrent au concile des Merciens, on ne
dit pas en quel lieu : où fe trouvèrent le roi Offai
avec les feigneurs, & Jambert archevêque de Cantorberi
avec les autres évêques du païs. On y lue
les memes canons , 6c on les expliqua du Latin en
C. 16 .
C. 3. I%
c. 14»