
2 j<i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
- 11 concert avec plufieursLombards, il prit le p&triar-
An. 731- cpc Callifte , le mena en un château nommé Ponce
fur le bord de la m e r , 8c l’y voulut précipiter.
Mais il fe contenta de le mettre en prifon où il ne
lui donnoit que du pain. Le roi Luitprand 1 ayant
appris entra en grande colere ; ôta la duché a Pem-
mo , 8c la donna à ion fils Rachis.
Après la mort du pape Grégoire II. le feint fiege
ne vaqua que trente-cinq jours. Car loriqu on fai-
-*"4 -1» creS. fQ-n pes funérailles tout le peuple de Rome, comme
par infpiration divine enleva de force le prêtre Grégoire
qui y affifeoit, 8c l’elut pape. C etoit un Syrien
très-doux, très-fage, 8C bien inftruit des feintes
écritures. Il fçavoit les pfeaumes par coeur, 8c s’é-
toit exercé à en penetrer les fens cachés 3 il fçavoit
le grec 8c le latin, parloit bien, prêchoit avec force
8c agrément. Il etoit grand amateur des pauvres,
8c donnoit l’exemple de toutes les vertus. Il tint le
feint fiege dix ans 8c neuf mois. Les anciens auteurs
le nommentiouvent Grégoire le jeune, 8c le confondent
quelquefois ayec ion prédeceflèur : principalement
les Grecs,
vin. Le pape Grégoire III. dès le commencement de
Première lettre f pontjf[cat écrivit à l’empereur L éon , pour réa
1 empereur. 1 vi • ' • v 1 • '
Anafi. tom»7• pondre à une lettre qu il avoit écrite a lui ou a
»nc.p. 7. . Q reg 0jre ii. La réponfe du pape commence ainfi :
Nous avons reçu pendant la quatorzième indiétion
de votre regne la lettre de votre majeftédelamême
indiftion 5 8c celle de la quinzième, de la première
8c des fuivantes jufques à la neuvième. Pendant le
regne de Léon l’indiôtion quatorzième ne fe ren-
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’ me . 2 37
Contre que l’an 731. mais par la quinzième Sc les
neuf fuivantes, il faut entendre les dix premières
années de fon regne, pendai t lefquellesil parut catholique.
Le pape continue: Nous gardons ibigneu-
fement vos lettres dans l’églife de feint Pierre avec
celles de vos predecefleurs. Dans ces lettres icellées
de votre fceau , 8c ibuicrites de votre main avec le
cinabre , vous confeflëz notre feinte foi dans toute
fe pureté, 8c vous déclarez maudit, quiconque
olè contrevenir aux décifions des peres. Q u i vous
oblige donc maintenant à regarder en arriéré après
avoir fi bien marché dix ans durant? Pendant tout
ce tems vous n’avez point parlé des feintes images,
8c maintenant vous dites qu’elles tiennent la place
des idoles, 8c que ceux qui les adorent font des idolâtres.
Vous ordonnez de les abolir entièrement,
8c vous né craignez point le jugement de Dieu en
icandalifent non-leulement les fideles , mais les infidèles,
P ou rq u o i, comme erppereur 8c chef des
Chrétiens, n’ayeZtYûus pas interrogé les hommes
içavans 8c pleins d’expérience ? Ils vous auroient appris
pourquoi Dieu a deffendu d’adorer les ouvrages
des homme:. Les peres nos maîtres, 8c les fix
conciles nous ont laifle cette tradition, 8c vous ne
recevez pas leur témoignage. Nous iommes obligés,
parce que vous êtes groffier 8c ignorant, de vous
écrire des difeours groftïers, mais pleins de ièns 8C
de la vérité de Dieu. Nous vous conjurons de quitter
votre préfomption & votre o rgueil, 8c de nous
écouter humblement.
Dieu a ainfi parlé à cauiè des idolâtres qui ha-
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An. 731.
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