
596 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1 d’Yorc : l’un après l’antre furent fes maîtres. Il
A n . 75>i* apprit fous eux le Latin& leGrec, Egbert en mourant,
l’an 7<iy. le fit bibliothécaire de fon églife ; &
1?- Elbert le chargea de l’école d’Y o r c , où il eut entre
autre pour difciples, faint Liudger , Fridugife &
Enbald le jeune. Alcuin prit fon nom Latin, Flac-
cus Albinus, &c il eft fort connu fous le nom
d’Albin.
car. Le roi Charles l’aïant rencontré à Pavie en 780.
l’invita à venir en France ; & y paffa quelque temps
auprès de ce prince ; à qui il enfeigna la rethori-
que , la dialeétique , &c principalement l’aftrono-
mie : à laquelle le roi emploïa beaucoup de temps
& de travail : comme il paroît par plufieurs lettres
d’Alcuin , qui répond à fes queftions. Ce fut pendant
ce premier féjour en France, qu’Alcuin fitcon-
noiflance, & contracta amitié avec Angilbert ; qu’il
nomme Homere, dansleur chiffre de littérature. Il
fit aufli amitié avec Riculfe, depuis archevêque de
Mayence , qu’il nomma Dameras*. & il donna
au roi Charles le nom de David. Alcuin retourna
en Angleterre vers l’an 790. & diftribua aux égli-
fes & aux monaftercsde grands prefens : tant de fon
chef, que de la part du roi Charles.
Environ trois ans après il revint en France étant
appelle par le roi Charles, & aïant la permiifion de
mf.udv.Etip. fon archevêque Elbert : qui lui avoir ordonné d’aller
défendre la foi catholique , par tout où il ap-
xoi-Hn.m. prendroit qu’elle feroit attaquée. Il vint donc
combattre pour l’églife contre Félix & Elipand.
Le roi Charles avoit envoie en Angleterre le concile
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e ’m e . J97
de C . P. où l’adoration des images étoit ordonnée
Alcuin écrivit contre ce décret une lettre qu il apporta
au roi de la part des évêques & des princes
d’Angleterre. Ce fut après le concile de Ratiibone,
qu’il fit ce dernier volage en France ; c’eft-à-dire ,à
la fin de l’an 791. ou au commencement de 793. &
il y pafTa le refte de'fa vie , qui fut douze ans.
Félix étant de retour à U rgel, recommença à fou-
tenir fon erreur, qu’il n’a voit abjurée à R om e , que
par dilïimulation ; & Alcuin lui écrivit premièrement
une lettre honnête & charitable, pour l’inviter
à fe réunir à l’églife. Mais Félix répondit par un
long é c rit, où il prétendoit foutenir fon herefie.
J. C . difoitil,étant un nouvel homme!., doit avoir
un nouveau nom. Comme dans la première génération,
par laquelle nous naiifons félon la chair, nous
11e pouvons tirer d’ailleurs notre origine que d’A dam
: ainfi dans la fécondé génération, qui eft fpi-
rituelle, nous ne recevons la grâce de l’adoption
que par J. C . qui a reçu l’une & l’autre : la première
de la Vierge fa mere, la fécondé en fon baptême.
J. C . en fon humanité eft fils de David & fils de
Dieu : or il eft impoflible qu’un homme ait deux
peres félon la nature ; l’un eft donc naturel , & 1 autre
adoptif. L’adoption n’eft autre eho-fe que l’élection
, la grâce , l’application par choix & par volonté
-, & l’écriture attribue tout cela à J .C. Voilà
pour l’adoption.
Pour montrer que J. C . comme homme n’eft
Dieu que nuncupatif ; c’eft-à-dire de nom,ildifoit^
Suivant le témoignage du Sauveur, récriture nom-
F f f f iij
Lib. ï. cont*
lix. mtt.
Lib. IL miti
lbid, p. 81#, x».
Lib. rri. inif\
lbid. p. tz’j. E-,