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LIV.
Retraite de Car-
îoman.
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Conttn. Tredeg. €. llf. il 6
A n . F u ld .
344 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
à s’introduire : de prétendre par des aumônes diminuer
ou commuer les peines canoniques impofçcs
par le prêtre, pour la fatisfaébon des pechez. L’au-
mène doit plutôt augmenter la penitence : mais elle
ne difpenfe pas de prjer &i de jeûner, principalement
ceux qui ont befoin de mortifier leur chair ,
pour remedier aux pechcz qu’elle leur a fait commettre.
Il condamne aufli ceux qui préte'ndoient
s'acquitter de leurs penitences par d’autres perfonnes
qui jcûnoient ouchantoient despfeaumespoureux.
La même chair, dit-il, quia porté au péché doit
'être punie : & s’il étoit permis de fatisfaire par autrui
, les riches fe fauveroientplus aifément que les
pauvres, contre la parole expreife de l’évangile. L’archevêque
Cuthbert env.oïa aufti-tôtpar un de fes
diacres les actes de ce concile à faint Boniface de
Ma'iençe,qui l’en félicita par une lettre obligeante,
La même année .747- le prince Carloman quitta
le monde. Il avoit donné de grandes preuves de fa
valeur, par les viétoires.qu’il avoit remportées fur
les Allemands, les Bavarois &les Saxons; mais il en
avoir encore plus donné de fa pieté & de fon amour
pour la religion, en protégeant S, Boniface, fai-
fiant tenir plufieurs conciles, & répandant fes libe-
ralitez fur les lieux faints. Enfin fe voïant Veuf, il
renonça au monde, tant par le defir du ciel, que par
le regret d’ayoir fait tuer une grande multitude
d’Allemandsrebelles en 7 4 C II fe retira donc l’année
fuivante feptiéme de fon regne , laiffant a fort
frere Pépin fes états,c’eft-à-dire la France Orientale
, ayec la tutelle de fpn fils Drogon,
Carloman
L i v r e q j i a r a n t e - d e u x i e ’ m e . 34;
Carloman prit le chemin de Rome, & paifa pre- -— ----- -
mierement au monaftere de faint Gai fondé depuis A n . 747.
vingt-fept ans au lieu de la retraite & de la fépultu-
re de ce faint. Il y avoit une églife fervie par quel- Sxp. Uv. xyxvn
ques clercs, & les miracles qui s’y faifoient, y atti- §L -< ,
roient un grand concours de peuple , &c beaucoup n.
d’pffrandes. On y donna même des terres, mais
Valdram feigneür du lieu voïant que l’on abufoit
de ce revenu, & qu’il pou voit fuffire à une communauté
de moines, demanda à Viétor comte de
Coire un faint prêtre nomméOthmar ou Audomar
qu’il avoit dans fa maifon, & lui donna cette églife
avec fes dépendances. Pour mieux affermir l’ouvrage
, Valdram alla trouver Charles Martel, & lui
céda la propriété de l’ermitage de faint Gai , le
priant d’y établir Othmar : ce que le prince accorda,
& ordonna d’y fonder un monaftere. Tels furent
les commencemens de la fameufe abbaïe du Dur-
gauge ou de faint Gai qui devint une des plus célébrés
écoles d’Allemagne. On en rapporte la fondation
à l’an 710. Carloman y alla donc faire fes
prières ; & écrivit à fon frere Pépin , de faire à fa
confideration quelque donation à ce monaftere,
puifqu’il ne pouvoit plus le faire lui-même , aïaht
tout quitté, & Pépin l’executa.
Carloman continua fon voïage , & étant arrivé llaljj
a Rome avec quelques-uns de fes plus fideles fervi-
teurs, il offrit à faint Pierre plufieurs dons, entre
autres un grand arc d’argent pefant foixante & dix
livres,c eft-a-dire 105. marcs. Il s’offrit lui-même au
faint apôtre, & reçut l’habit monaftique de la main
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