
554 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
------- fedionner les autres, puifqu’ils étoienc les dépofi-
A n . 787. taires de la tradition. En parlant du fixiéme con-
&. Oa. cfic j Ie faux concile de C . P. & le fécond concile
de Nicée nomment toujours le pape Honorius en-
f3||f tre ceux qui y furent condamnez : fans que les légats
du pape, qui étoient prefens, s’en plaigniffent.
Ce que je me contente d’obferver'ici une fois pour
toutes.
La réfutation montre enfuite que le concile de
C. P. fe contredit au fujet des images de J. C . accu-
p. 430. f. fant les catholiques d’établir tout enfemble les deux
herefies de Neftorius & d’Eutiquez : ce qui eft im-
poffible,puifqu’ellesfont diamétralement oppofées.
On répond à leurs iophifmes, en difant que l’on
peint J. C . ielon la nature par laquelle il a été vi-
p- 435- e. fibte , &c que l’image n’a que fon nom & non pas
p.43,. fa fubftance. Mais nous ne divifons pas pour cela
les deux natures, puifque l’image de l’humanité
t-w-z- rappelle en nous l’idée de J. C . entier, c’eft-à-dire
du Verbe incarné, comme l’image d’un homme
ordinaire rappelle l’idée de fon ame avec celle de
fon corps.
Quant à l’objeétion tirée de Peuchariftie , que le
X X X V I I J j
objcaionde' concile de C . P. difoit être la feule image permife
de J. C . voici comme y répond le concile de Ni-
Sup. I. i l n i . ». 6. r . 1 . a • 1 > 1 • 1 cee. Aucun des apôtres, ni desperes n a d it que le
'447' facrifîce non fanglant fût l’image du corps de J. C .
a car ce n’eft point ce qu’ils avoient appris de lui.
Il ne leur a pas dit : Prenez : mangez l’image de
mon corps, mais : Prenez & mangez, ceci eft mon
corps. J l eft donc clair, que ni.le S e ig n e u r , ni les
L i v r e q u a r a n t e -q u a t r i e ’ m e . 555
apôtres, ni les peres, n’ont jamais d i t , que le fa-
crifice non fanglant offert parle prêtre | fût une
image : mais le corps même , & le fan gm êm e . Il
eft vrai qu’avant la confécration quelques peres ont
appellé les dons antitypes, comme faint Euftathe,
le puiffant adverfaire des Ariens, & faint Bafile :
mais après la confécration on les nomme, ils fo n t ,
& on les croit proprement le corps &i le fang de
J. C . Au contraire, ces habiles gens, c’eft-à-diré les
ïconoclaftes, voulant abolir les faintes images , ont
introduit une autre fmagé , qui u’en eft point une,
mais le corps & le fang , en quoi ils montrent encore
plus d’impieté que d’ignorance. Enfuite abandonnant
le menfonge , ils touchent un peu à la vérité
; difant que c’eft un corps divin. Tarit ils-font
troublez par l’incertitude dé leurs opinions : difant
tantôt que le faint facrifice eft l’image du corps de
Jefus-Chrift , rantôt que c’eft lé corps par iriftitu-
tion.
C e que dit ici la réfutation du faux concile ,
qu’aucun des peres n’a jamais donné à reuchariftie
le nom d’image , doit s’entendre d’une image ordinaire
, qui reprefente feulement l'original, fans le
contenir : car c’étoit de telles images qu’il étoit
queftion avec les ïconoclaftes. Mais on ne peut nier
d’ailleurs , que les peres Latins ne difent quelquefois
que l’euchàriftié eft la figure, ou le figne du corps
de J. C . comme nous la nommons communément
le S. facrèment ; & que les peres Grecs ne la nomment
quelquefois Type-ou Antitype, même après
îa'.Cdrifëctéfcàtion. Seulement je né fçache point
A a a a ij