
n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
"I S i re. Cependant il arriva en T u r in g e où il parla aux
A n . 7 14 . . 1 _ i r i 1 1 ° . r \
^ ' princes & aux chers du peuple , les excitant a revenir
a la religion chrétienne qu’ils avoient abandon-*
Greg.m.hi/i.j née. Car e l le y a v o i t été introduite par Theodoric
fils de Clovis quand il conquit cette province : mais
l ’autorité des rois de France s’affoibliiTant, la 'T u -
ringe avoir été opprimée &c ravagée par des tyrans ;
& le peuple qui reftoit s’étoit foûmis à la domination
des Saxons.
De plus il y étoit entré de faux freres qui intro-
du ¡firent lherefie fous le nom de religion : On en
marque quatre entre les autres qui menoient une
v ie icandaleufe &c qui exciterent une g rande guerre
contre faint B on ifa ce , mais il les repoufla fortement
arme de la vérité. La foi fe renouvella &c la
moiifon fut grande quoi qu’il y eût peu d’ouvriers,
encore fouffroient-ils une grande d ilette des chofes
neceffaires a la v i e , & ils fe trouvèrent réduits à de
grandes excrêmitez , mais le nombre des fideles v e nant
a croître , le nombre des m illionnaires s’accruc
aullï.
O n rétablit bien-tôt les ég life s , & on bâtit un
monaftere aO rd o f a cette occafion. Saint Boniface
prêchant & baptiiànt dans la T u r in g e avoit fait dref-
ler fes tentes fur le bord de la rivicre d’Or. Une
nuit le lieu ou il campoit fut environné d’une grande
lumière, lain tM ich e l lui apparut, & l’encouragea
dans fon entreprife. Le matin il célébra la mefle
su meme lieu , & en ayant demandé la propriété
au feigneur a qui il appartenoit, il le défricha & y
bâtit une eglife en l ’honneur de faint Michel avec
L i v r e q u a r a n t e -u n i e ’m i : n i
an monaftere où les m oines fubfiftoient du travail de
leurs mains.
Alors faint Boniface é c r iv it au pape Grégoire II.
pour lui rendre compte du fruit de la million &
des traverfes qu’il y ren con tro it, &c le pape luy répondit
par une lettre datée de la huitième année de 1 empereur Léon & la cinquième de Conftantin ,
indiétion h u itième, le quatrième jour de Décembre
, ce ft-a -d ire l ’an 714. il lui dit entre autres
chofes : N e vous laiflez point étonner par les menaces
ni abbattre par la crainte. Dieu vous protégera,
aye z feulement une ferme confiance en luy , puif-
que vous prêchez la vérité. Quant à l’évêque qui
avoit jufques ici â inftruire cette nation & qui foû-
tient a préfent qu’une partie eft de fon diocefe :
nous avons écrit au patrice C h a r le s , l’exhortant paternellement
a le reprimer, & nous croyons qu’il y
donnera ordre.
Deux ans après le pape Grégoire II. é c r iv it encore
une lettre a faint Boniface pour répondre à
celle qu’il lui avoit envoyée par le prêtre Denval
ou il le confultoit furplufieurs points de difeipline.
V o ic i les principales décifions de cette decretale.
O n d e v ro it défendre les mariages entre parens, tant
qu ils peuvent fe reconnoître; mais pour ufer d’indulgence
, principalement envers une nation fi bar-
bareon peut permettre de fe m arier après la quatrième
génération.
Si Une femme eft attaquée de maladie qui la
rende pour toujours incapable du devoir conjugal,
le mari peut fe marier, mais il doit donner à la
D d ij
A n . 714.
X L V 11.
L e t t r e du p a p e
à S . Bon ifa ce»
Greg ep.8. to.i.
c o n c 'p ' i 44* .
Greg.epift. 1 5 ; tO. 6.C0KC• p.
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