
XXXVII.
Réglé de failli
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4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Jefus-Chrift étoit dans fon fein , elle valoit beaucoup
i après qu’il en fut forti, elle étoit comme les
autres.
Saint Chrodegang évêque de Metz étant allé à
Rome, obtint du pape Paul les corps des trois martyrs
faint Gorgon, faint. Nabor , & faint Nazaire,
qu’il mit en trois monafteres. Saint Nabor à faint
Hilaire, aujourd’hui faint Av o l , au diocefe de
Metz : Saint Nazaire à Loresheim , fondé près de
Wormes, l’an 7 6 4. dont le premier abbé fut Gon-
deland, frere de faint Chrodegang. Il mit les reliques
de faint Gorgon dans le raonaftere de Gorze,
l ’an -7 6j.
La même année, quatorzième du regne de Pépin,
faint Chrodegang préfida à un concile,ou affemblée
generale de la nation Françoife , tenue à Attigni
fur Aifne , dans le diocefe de Reims. Il n’en refte
que les noms des évêques qui y aftifterent,au nombre
de vingt-fepr, avec dix-fept abbez, Si unepro-
meffe réciproque qu’ils fe firent, que quand quelqu’un
d’eux yiendroit à mourir, chacun feroit dire
cent pfeautiers , & celebrer cent meffes par les prêtres,
Si que l’évêque diroit lui même trente meffes.
On trouve des promeffes femblablesen d’autres
conciles de ce temps-là. Les évêques les plus connus
de cette affemblée font faint Chrodegang de Metz,
faint Lulle de Majence, Remedius de Roiien, frere
du roi , Megingaob de Viribourg, Villaire évê-
■ que du monaûere de faint Maurice en Vallais. Il y
en a plufieurs autres nommez évêques de certains
pionafteres ; comme de Lobes , de faint Oyan
d’Eichftec
L i v r e q u a r a k t e - t r o i s i e ’m e . 4 1 ;
d’EichfterQ parce qu’aïant quitté leurs fieges épif-
copaux , ils s’étoient retirez dans des monafteres ,
dont ils étoient abbez, gardant le titre d’évêques.
Entre les fimples abbez, Fulrad l’archichapelain
tient le premier rang , comme abbé de faint Denis.
On y voit auffi enfuite ceux de faint Germain , de
Jumieges, de Fontenelle, de Centule , de Corbie,
de Rebais, de fainte Colombe de Sens.
Saint Chrodegang eft principalement célébré
par la communauté des clercs qu’il forma dans fon
églife avec des revenus fuffifans, pour les décharger
de tous les foins temporels. Il leur donna une
réglé, qui fut depuis reçue par tous les chanoines,
& que nous avons encore. Le nom de chanoines
ou canoniques, fe donnoit du commencement à
tous les clercs ; foit parce qu’ils étoient écrits dans
le canon ou catalogue de l’églife, foit parce qu’ils
vivoient félon les canons 5 mais depuis on le prit
particulièrement pour ceux qui vivoient en commun
, à l’exemple du clergé de faint Auguftin ;
& avant lui de faint Eufebe de Verceil ; & c’eft
pour de tels chanoines que faint Chrodegang com-
pofa fa réglé : prefque; toute tirée de celle de faint
Benoît, autant que la vie monaftique pouvoit
convenir à des clercs fervans l’églife. Il y cite fou-
vent l’ordre Romain & les ufages de l’églife Romaine.
La réglé de faint Chrodegang dans fa pureté, ne
Contient que trente-quatre articles, avec une préface
, où il déplore le mépris des canons, & la négligence
des pafteurs, du clergé &: du peuple. 11 n’enga-
Tornc I X . H h h
Paul. diac.
Poil. 6 . Kiavt.
6 . p. 4 > z .
Sup. lib. x x i v .
4 0 . 4 1 .
Lib. x i i x . n. 1 4
To. 7 . conc. p. 144.G