
ji>8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
jmn- x. 3j. me dieux ceux à qui la parole de Dieu eft adreflee
à caufe de la grâce qu’ils ont reçue : donc comme
Jefus-Chrift participe à la nature humaine, il participe
auffi à cette dénomination de divinité ,
quoique d’une maniéré plus excellente , comme à
a s . x. 38. toutes les autres grâces. Saint Pierre dit, que Jefus-
Chrift faifoit des miracles parce que Dieu étoit
avec lui : Si faint Paul, que Dieu étoit en J. C. fe
i .c o r .v . 19. réconciliant le monde, ils ne difent pas que J. C.
itb.'v.f. 81. d» étoitDieu. Comme Dieu ilefteffentiellement bon;
mais comme homme, quoiqu’il foit b o n , il ne l’eft
M44.C. pas effentiellement Si par lui-même. S’il a été vrai
Dieu comme vous prétendez , dès qu’il a été con-
if». xux. j. çu dans le fein de la Vierge: comment dit-il dans
le prophète , que Dieu l’a formé fon ferviteur dans
le fein de fa mere ? Et encore : Comment prétendez
vous que cet homme du Seigneur foit vrai
p u,.a. Dieu, dès le fein de fa mere ; puifqu’il eft naturel-
p. S66. a . lement vrai homme, Si en tout fournis à Dieu ? Se
peüt-il faire que celui qui eft vrai Dieu, foit ferviteur
par fa condition, comme Jefus-Chrift dans
la forme d’efclave ? Car on prouve qu’il eft ferviteur
de Dieu Si fils de fa fervante -, non feulement
p.tj o. d . par obéiflance, comme la plupart le veulent, mais
par nature. En quelle forme fera-t-il éternellement
i . j o . n . i . fournis au Pere , s’il n’y a aucune différence entre
p. *58. a . fa divinité Si fon humanité ? Ailleurs il fe fervoit
de titre d’avocat que l’apôtre faint Jean donne à
Jefus-Chrift, Si difoit: L’avocat eft un médiateur,
qui intercède auprès du Pere pour les pecheurs ;
ce qu’on ne doit pas entendre du vrai D ieu , mais
L I VR E QU A R A NT E -Q .U AT R I E’M E. J jp
de l’homme qu’il a pris. Pour la preuve de ces pro-
pofitions , Félix emploïoit plufieurs paffages de
l’écriture &des peres détournez Si tronquez ; mais ub.w.p.i^.
il fe fondoit principalement fur la liturgie d’Efpa-
gne, où il étoit dit fouvent, que le fils de Dieu a
adopté la nature humaine, Si fouvent parlé d’adoption.
Cet écrit de Félix aïantété apporté en France , 1 . L,v-,
i • t 1 1 \ * 1 • / 1 A l c u in é c r i t con - le roi Charles ordonna a Alcuin d y repondre ; Si trcFeiu.
il s’en chargea volontiers : mais il pria le roi d’en Akui»• »m -«-
cnvoïer copie au pape, à Paulin patriarche d’A -
quilée , à Richbold archevêque de Treves, Si à
Theodulfe évêque d’Orleans : comme aux plus fçavans
évêques ; Si demanda lui-même du temps, pour
confulter les peres. Paulin compofa contre cette he- roji Aicuin.p:
refie trois livres, que nous avons dediez au roi
Charles, par l’ordre duquel il écrivit. Alcuin en
compofa fep t, où il réfute pied à pied tout l’écrit
de Félix. Il dit que l’églife étoit en paix, quand cet- vh.i.p.i*i.
te erreur l’a troublée ; Si infifte fur le petit nombre t- 7 * 7 -*•
de ceux qui la foutenoient,dans un coin du monde
contre l’autorité de l’églife univerfelle. Au fonds ||ÉÉi
il foutient, que ç’eft retomber dans le Neftorianifme
: de diftinguer en Jefus-Chrift deux fils de Dieu,
l’un naturel, l’autre adoptif, Si deux Dieux, l’un
v ra i, l’autre nuncupatif. Ce ne peut être la même 111 «■ xn. s.
perfonne , qui dit : Je fuis le Dieu d’Abraham, d’Ifaac
Si de Jacob, Si à qui il dit : Je t’ai établi le Rtm.n.j.
dieu de Pharaon ; Si ce n’eft point un dieu nuncu- >.754.
patif ,■ dont faint Paul d i t , qu’il eft Dieu au-defius
de t o u t, parlant de J .C . defcendu des Juifs 5