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________ évêques vouloient diflimuler leur defavantage |
A N. 763* mais Callifte dit : Nous fommes vaincus, Seigneur :
cet homme eft fort en raifoos, & méprife la mort.
L’empereur outré de colere, écrivit aufli-tôt une
fentence pour envoïer le faint homme en exil dans
l’ifle de Proconefc, près de l’Hellefpont.
XXVI Pendant dix-fept jours que faint Etienne demeu-
■Exil de S . Etinae ra à Chryfopolis, il ne prit point de nourriture,
quoique l’empereur lui en eût envoie abondam-'
ment : mais il l’a renvoïa comme il avoit fait auparavant,
ne voulant rien recevoir d’un excommunié.
Avant que de partir il guérit le fuperieur du mo-
naftere, 'abandonné des médecins. Etant arrivé à
Proconefe, il fe logea dans une caverne agréable ,
qu’il trouva dans un lieu defert fur la mer,près d’une
églife de fainte A nne , & fe nourrifloit des herbes
qu’il rencontroit. Ses d'ifciples chalfez du mont
faint Auxence aïant appris le lieu de ion exi l , vinrent
à Proeonefe feraifembler autour de lu i, à l’exception
de deux qui apoftafierent : fçavoir Sergius,
le calomniateur du faint, &c Etienne, qui après
avoir été chapelain du patrice Callifte, avoit reçu
l’habit monaftique des mains de faint Etienne, qui
l’avoit établi prêtre du monaftere. L’empereur le fit
chapelain du palais de Sophie, & ils prirent l’un &
l’autre l’habit feculicr. Tous les autres difciples de
S. Etienne s’étant remis fous fa conduite, firent un
nouveau monaftere à Proconefe. Sa mere même &
fa foeur quittèrent le monaftere desTrichinaires ,
où elles étoient établies, & vinrent le trouver dans
cette iiïe, Pour lui, il fit faire une petite cage en
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forme de colomne, où il s’enferma pour continuer ^ N g
fes aufteritez, la quarante-neuvième année de fon
âge; c’c ft - à - dire l’an 763. car il étoit né la pre- ^Vliv. ni.
miere année du pontificat de S. Germain,de C . P. n'%6’
qui fut l’an 715.
La même année 763. vingt-troifiéme du regne p
de Conftantin, Côme, furnommé Conamite , évê- }6*
que d’Epiphanie en Syrie, fut accuféparles citoïens
devant Théodore patriarche d’Antioche,d’avoir dif-
fipé les vafes facrez ; & ne pouvant les reprefenter,
il renonça à la foi catholique, & embraffa l’herefie
des Iconoclaftes. Il fut condamné d’un commun
confentement par les trois patriarches , Théodore .
d’Antioche, Théodore de Jerufalem , Côme d’A lexandrie
, avec les évêques de leur dépendance ; &
le jour de la pentecôte ils l’anathematiierent chacun
chez eux, après la leèlure de l’évangile. Vers
le même temps l’empereur Conftantin demanda au
patriarche de C . P. quel mal y auroit-il de dire ,
mere de Chrift , au lieu de mere de Dieu ? Le patriarche
répondit en l’embraffant : Aïez pitié de
nous,feigneùr, Dieu vous garde d’une telle penfée.
Ne voïez-vous pas comme Neftorius eft anathema-
tifé par toute l’églife : Je le demandois pour m’inf-
truire , reprit l’empereur : que ce difeours demeure
entre vous & moi. Un jour tenant une bourfe pleine
d’or, il demanda à ceux qui étoient prefens ce
qu’elle valoir. Elle vaut beaucoup, dirent-ils. En Theojîer vit a S.
.. a t 1» *i t p 1 f f f n ■ Nic.’C. 4. ap. Relia aiant oce l o r , il leur ht encore la meme quation.
Ils répondirent qu’elle ne valoit plus rien. Il en eft
de même, d it - il, de la mere de Dieu ; tant que