
388 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“ g du pape , fur le rapport avantageux qu’il avoit fait
A n . > î >2| d e ^ t-o i & ¿ e f e s m oe u r s .
En confequenee de cette lettre du pape , Elipand
Beat & Etherms archevêque de Toledeaffembla un concile, bu il
réûftentaEhpand. con(jamJ:ia perrcur de Migece touchant la piqué ;
V i ta S. Beati. f ' . i> r • 1 T* U .. 1» mâis il continu3 d entei^ner là. licnnc touchant 1 a—
doption de J. C . Celui qui lui réfifta le p lu s , fut
Beat, prêtre & moine dans les montagnes des Aftu-
ries nommées Lievanes. Il fut aidé dans ce travail
par Etherius fon diiciple, depuis évêque d’Ofma ;
•& ils ramenèrent à l’églife plufieurs dé ceux qu E-
lipand avoit féduits. Celui-ci en fut extrêmement
irrité, ôc écrivit contre eux à un abbé nomme Fidèle,
une lettre où il difoit entre autres: chofes :
1 3<4. -Qui ne confeife pas que Jeius- Chrift eft adoptif félon
îhumanité , & non félon la divinité ,e ft here-
tique. Au lieu dé me confulter,ils veulent m’enfei-
gner : montrant qu’ils font ferviteurs de l’Ante-
chrift. Je vous envoie la lettre de l’évêque Afearie,
qui m’interroge modeftement, afin que vous vbïez
la différence & l’humilité des ferviteurs de J. C .
On n’a jamais oüi dire que des Livaniens aient inf-
truit ceux de Tolede. Tout le monde fqait que ce
fiege a toujours été illuftre par fa fo i , & qu’il n’en
eft rien forti de fchifmatique. Mes freres & moi nous
avons reprimé à Seville l’herefie des Migetiens touchant
la pâque, & leurs autres erreurs : & ceux-ci
prétendent nous reprendre. : Si vous agiffez mollement,
& ne les c o r r ig e z je le ferai conftoîtreà nos
frères, c’eft - a - dire aux autres évêques, & vous en
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e ’m e . j 8^
aurez la confufion. Inftruifez notre frere Etherius,
qui eft encore jeune , &c n’a conféré qu’avec des
ignorans & des fchifmatiques. Il compare enfuite Sup. 1.1*. t7;
Beat à Bonofe le Fautinien,& à Faufte le Manichéen, xx,s' 44-
& ajoute : Je yous prie, excitez votre zele,pour ôter
cette erreur d’entre vous, afin que comme'le Seigneur
a déraciné par fes ferviteurs l’herefie Mige-
tienne dans la province Betique , ainfi il fe fert de
vous pour arracher de la province d’Afturie l’herefie
Beatienne. Ainfi parloit Elipand. Sa lettre fut
écrite au mois d’Oétobre , erc 813. qui eft l’an
785. & Beat étant venu avec Etherius trouver l’ab- Ether-U_ Miv:
bé Fidele, à caufe de la reine Abofinde, ils virent ,Jcette
lettre le vingt:fixiéme deNovembrefuivant,&' 35s- ** '
apprirent qu’elle étoit répandue par toute l’Afturie.
Abofinde étoit fille du roi Alfonfe le catholique, seb„ji. sdmmd.
& veuve de Silo, qui fucceda à Aurelius,l’ere 8iz. ^ ;4»' & -W e -
c’eft-à-dire l’an 774. & régna neuf ans. Ilapportade
Meridâ le corps de fainte Eulalie vierge & martyre,
& le mit dans le monaftere de faint Jean de Pravia,
qu’il fonda, & où il fut enterré & fon époufe aufli.
Cette princeife avec tous les officiers du palais donna
pour fucceffeur à Silo , Alfonfe fils du roi Froïla
fon frere, l’ere 811. l’an 783. Mais Mauregat fon
oncle, fils d’Alfonfe premier, & d’une efclave , le
chaffa & s’empara du roïaume, qu’il tint fix ans.
Après fa mort, ere S17. l’an 785». Veremon neveu
d’Alfonfe premier, régna pendant trois ans : au bout
defquels fe fouvenant qu’il avoit été ordonné diacre,
il remit la couronne à Alfonfe, que Mauregat avoit
chailé, & vécut aveç.lui plufieurs années en grande
Èeee iij