
n 8 H i s t o i r e E ç l é s i a s t i q ue.
créature, àD ie u n e p la ife , 8c nous nerendons point
à des ferviteurs comme nous le culte qui n’eft dû
qu’à Dieu. Quand nous nous profternons devant les
empereurs ôc les princes de la terre, ce n’eft pas pour
les adorer comme Dieu. Le prophète Naihan fe
profterna en terre devant D a v id qui n’étoit qu’un
homm e , ôc il n’en eft point repris. Et quand nous
permettons défaire des images ce n’eft pas pour d iminuer
la perfection du culte divin. Car nous n’en
faifons aucune pour reprefenter la divinité inv ifib le ,
que les anges même ne peuvent comprendre.
Mais puifque leFils de Dieu à bien voulu fe faire
homme pour notre falut, nous faifons l’image de
fon humanité pour fortifier notre foi : montrant
qu’il n’a pas pris notre nature par imagination ,
comme ont enfeigné quelques anciens heretiqüe s,
mais réellement 8c véritablement. C ’eft à cette intention
que nous faluons ces images , 8c que nous
leur rendons l’honneur Sc le culte convenable ,. pour
nous rappeller la mémoire de fon Incarnation. Nous
faifons de même l’image de la fainte mere ; montrant
qu’étant femme ôc de même nature que no u s ,
elle a conçu 8c enfanté le Dieu tout-puiffanc. Nous
admirons auffi ôc nous eftimons heureux les mart
y r s , les apôtres, les prophètes ôc tous les, autres
faints qui ont été vrais ferviteurs d èD ie u , éprouv
e z par leurs bonnes oeuvres, par la prédication
de la v é r ité Scia patience dans les fouffrances, q u i
font fes amis & o n t acquis un grand crédit auprès,
de 1 u i; ôc nous peignons leurs images en mémoire
de leur courage ôc du fervice agréable qu’ils ont
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’ me. zi?
rendu à Dieu. Non que nous prétendions qu’ils participent
à la nature divine , ni que nous leur rendions
l ’honneur ôc l’adoration dûë à D ieu , mais pour
montrer l ’afFeôtion que nous leur portons; ôc pour
fortifier par la peinture la créance des ve ritez que
nous avons apprifespar les oreilles. Car étant cotn-
pofez de chair ôc de fang nous avons befoin d aifurer
notreamemême p a r la v û ë .
Saint Germain conclut ainfî fa lettre: Nous avons
expofe tout c e la à l’évêque de N a co lie , qui l’a re ç ii,
Ôca d é c la réd e v an tD ieu q û il le ten o ita in fi, ôcqu’il
ne diroit ou feroit rien qui pût feandalifer les peuples.
Vous ne devez donc point fatiguer les évêques
de votre p ro v in c e , ni vous feandalifer vous-
même pour c e fu je t , mais feulementl’en vo ye rqu e -
r i r , lu ilire c e t te le t t re , ôc l ’obliger à y donner fon
confèntement.
Conftantin évêque de Na colie qui étoit porteur
de cette le tre , la tint fec rette, ôc ne la rendit point
a fon métropolitain , c’eft pourquoi le patriarche
Germain écr ivit ainfià Conftantin lui-même: Jean
métropolitain de Synnade m’a écrit que vous ne lui
a v ie z point rendu m’a lettre Je fuis fort affligé que
vous ayez été.fi peu touché de la crainte de D ie u ,
de la charité ôc de l’honneur que les membres de
J. C. fe doivent les uns aux autres. C ’eft pourquoi
je vous enjoins de rendre par vous-même inceflam-
ment ma lettre précédente à vôtre métropolitain, de
vous foummetré entièrement à lui fnivant l’ordre de
lep ife o p a t, 8c deperfeverer dans la refolution que
vous avez témoignée de fuivre nos fentirtiens fans
E e ij
Tara/. 7» conci
i. i o j . B.