
i6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e s
Théodore de Pharan , Sergius, Pyrrhus, Paul Si
Pierre de C. P. ôc releve leurs contradiétions. Après
avoir ainfi prouvé la vérité de la foi catholique, il
exhorte l’empereur à fe fervir de fa puiffance pour la
foûtenir, & délivrer l’églifede ceux qui la combattent.
Puisilajoûte: Si 1 évêque de C.P. enfeigne avec
nous cette dodfrine, il n'y aura plus de diviiion : s’il
embraife la nouveauté, il en rendra compte au jugement
de Dieu, il finie en priant l'empereur de donner
une entiere liberté à quiconque voudra parler
pour la foi catholique. Telle eft la foi particulière
du pape Agathon.
La lettre fynodale eft auffi en'fon nom , & de
tous les fynodes fournis au concile du faint fiege:
c'eft-à-dire de toutes les provinces d Occident. Elle
contient en fubftance les mêmes chofes quê la lettre
precedente. Les évêques y avouent de même
leur peu de fcience ; & parlant des légats ils difent :
Vous nous avez ordonné d’envoyer des perfonnes
de bonnes moeurs, & bien inftruites’ dans les écritures.
Quant aux moeurs , quelques pures qu’elles
foient, perfonne n’ofe s’y confier*, quant à la fcience
il on la réduit à celle de la Religion , il n’y a que
la connoiifance dé la vérité : s il s agit de 1 éloquence
feculiere, nous ne croyons pas quepetfonne
de nôtre tems fe puifle vanter de la poifeder parfaitement.
Nos pais font continuellement agitez
par la fureur de diverfes nations : ce ne font que
combats, courfes, brigandages. Au milieu de ces
barbares nôtre vie eft pleine d’inquiétudes ; & nous
fubfiftons du travail de nos mains, parce que l’ancien
L i v r e q u à r a n t i e ’m e . 17
bien patrimoine des égliiès a été confirmé petit à pe-
Æit par diverfes calamitez. Il ne nous refte pour tout ^ ° *
bien que la foi : nôtre plus grande gloire eft de la
conièrver pendant notre v ie , notre avantage éternel
eft de mourir pour elle. Les lettres montrent
elles-memes combien cet aveu eft fincere : le fond
de la doétrine eft excellent : mais le ftile eft emba-
ralïe, & les fréquentes répétitions produiiènt une
longueur exceiïive.
Les évêques s’excuiènt d’envoyer fi fard les légats t- c-
a cauie de la longueur du chemin, & qu’une grande
partie d’entre eux s’étend jufques à l’Ocean. Nous
«fperions, ajoûtent-ils, que Théodore le philoio-
phe archevêque de la grande ifle de Bretagne, vien-
droit avec des évêques du pais, auffi bien que plu-
fieurs autres de divers lieux: afin de vous écrire au
nom de tout notre concile, & que tous euflent con-
noiiTance de ce qui fe paflTeroit. Vû principalement
que plufieurs de nos confrères font au milieu des nations
barbares, Lavoir des Lombards, des Sclaves ,
des Francs, des Gots & des Bretons. Ils font tous
fort curieux de ce qui fe fait touchant la foi ; &
autant qu’ils peuvent nous aider étant d’accord
avec nous, autant nous feroient-ils contraires,
s ils etoient Icandaliièz iur cet article. Nous vous
envoyons des perfonnes qui vous préiènteront la f. «t.
confeffion de foi de tous tant que nous fommes d’é-
veques du Septentrion & de l’Occident : non pour
difputcr comme d’une doétrine incertaine , & iu-
jette au changement. Et eniuite : Nous recevons
comme nos freres tous les évêques qui veulent en-
Tome I X . C