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A n. 688.
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XL.
S . J u lie n d e
T o l e d e .
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Félix. Foled. ap»
Foll.%. Mart.to, 6»p. 7%$»
91 H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e ' .
Jefu sC hriil eil compofédela divinité, d el’ame 6c
du corps , qui font trois fubftances ; quoiqu’on
puifle auffi n’y en reconnoître que deux, prenant
ï’anie & le corps pour une feule fubilance de l’humanité.
ils concluent leur réponfe en ces termes ,
parlant des Romains : Après cela, s’ils font d’un autre
avis que les peres , il ne faut plus difputer avec
eux : mais nous efpcrons, que les amateurs de la vérité
eftimeront nôtreréponie, quoique lesignorans
ne la goûtent pas. Les peres du concile viennent
enfuite aux deux fermens du roi Egica, 8c déclarent
qu’ils ne font point contraires ; puifqu’il ne faut
pas croire , qu’il ait promis de foûtenir les intérêts
de fes beaufreres autrement que félon la juilice.
Mais en cas qu’il fallût choifir , le dernier ferment
fait en faveur du peuple, devroit remporter:puifque
le bien public efl préférable à tous les intérêts particuliers.
Le roi Egica confirma par fon ordonnance
les décrets du concile.
Saint Julien de Tolede qui y préfidoit les com-
pofa. Il étoit natif de Tolede de race de Ju ifs,
mais de parens Chrétiens. Il fut lié d’une étroite
amitié avec le diacre Gudila ; & ils avoient formé
le deffein de vivre en folitude : mais n’ayant pû
l’executer , ils s’appliquèrent enfemble à procurer
le falut du prochain. Julien fut ordonné diacre,
.puis prctre, 8c çnftn la huitièm e année de Vamba
qui efl l’an 68o.il fut ordonné évêque de Tolede ,
après la mort de Q uirice, 8c remplit tous les devoirs
d’un bon Paiteur : s’appliquant particulièrement à
m aintenir ladifcipline.Ilcom pofa plufieurs écrits
L i v r e q u a r a n t i è ’ m e . 93
dont Félix fon fuccefleur nous a laiffé le catalogue ;
mais il ne nous en relie que trois.
Le premier efl intitulé des pronoilics, c’eil-à-diré,
de la confideration des chofes futures. Il l’adrelfa
à Idalius évêque de Barcelone fon ami ; 8c il en raconte
ainfil’occafion: Comme nous étions enfemble
àTolede le jour de la paillon de Nôtre-Seigneur,
nous entrâmes dans un lieu retiré chérchant le
filence convenable â cette fête. Aiîls chacun fur un
lit, nous prîmes en main l’écriture fainte, & nous li-
fions la paillon en comparant les évangiles. Quand
nousfûmes arrivez à un certain paflage, dont il ne
me fouvient pas m ain tenan t, nous nousfentîmes
| touchez : nous foupirâmes, nous fûmes remplis d’une
confolation celeile, 8c élevez à une haute contemplation.
Nos larmes interrompirent laleôture:
nous commençâmes â nous entretenir avec une douceur
inexplicable, & je crois que vous oubliâtes alors
la goûte dont vous étiez tourmenté. Nous cherchâmes
donc ce que nous ferons après la mort , afin
que la penfée vive ôc ferieufe des chofes futures,
nous éloignât plus fûrement des chofes prefentes.
L’ouvrage efl divifé en trois livres. Dans le premier
il traite de l’origine de la m ort : dans le fécond
de l’état des ames avant la refurreélion, où
il établit allez au long le feu du purgatoire : dans
le troifiéme il traite de la refurreôlion & de l’état
des bienheureux. Il rapporte plufieurs palfages des
peres, particulièrement de faint Grégoire, de faint
A uguitin, & de Julien Pomere.
Le fécond ouvrage que nous avons de S. Julien
M iij
Bibl. PP. t», >M70.