
$6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;1
'•37. grands ou trop petits. Enfin la reine fut fubitemeni
frappée de maladie dans un.monailere gouverné par
Ebe tante du roi. La fainte abbeffe lui reptefenta
l’injufbice qu’il faifoit à faint Vi lfrid, ôclüi perfua-
da de le biffer en liberté, & lui rendre fes reliques
& fes compagnons.
t. Saint Vilfrid en profita pour aller prêcher l’évan-
Bc.ir.hiji.c, 13. gile dans le païs de Suffex & d’Oüeffex, c’eft-à-dire,
des Saxons méridionaux ôc occidentaux. Ethelvalc
roi de Suffex avoit été bapcifé depuis peu dans le
païs des Mcrciens, à la perfuafion du roi Vulfere
qui fut fon parain ; mais tout fon peuple étoit encore
payen. Il reçût donc avec joye faint V ilfrid ,
& écouta fes inilruétions. Le faint homme étant au
milieu de ces infidèles les exhortoit premièrement'
à lapenitence; puis pendant plufieurs mois il leur
racontoit au long les oeuvres de Dieu, depuis le commencement
du monde,jufques au jour du jugement.
Ils quittèrent donc l’idolâtrie, les uns volontairement,
les autres contraints par les ordres du roi : &
on en baptifoit quelquefois plufieurs milliers en un
jour. S. Vilfrid baptifoit lesfeigncurs ôc les gens de
guerre ; ôc quatre prêtres qui l’accompagnoient
baptifoient le relie du peuple.
Sa prédication fut foûtenuë par des grâces fenfi-
bles. Depuis trois ans il n’avoit point plû dans le
païs, ôc la famine y étoit telle que des quarante
ôc cinquante perfonnes pouffez de defefpoir fe pre-
noientpar la main, Ôcfeprécipitoientdanslamer.
Dès le jour qu’ils commencèrent à recevoir le baptême
, il vint une pluye douce qui ramena l’abondance.
Eddi, c. 40. BeHj 1 Y. C. 16.
L i v r e q u à r a n t i e ’ m e . 9 7
4ance. Ils ne fçayoientpêcher que des anguilles : S.
Vilfrid leur apprit à prendre toute forte de poiilon.
Le roi lui donna la terre où lui-même faifoit fon ie-
jour, qui étoit de quatre-vingt familles : nommée
alors Seleuiè , depuis Selièy , qui efl une peniniu-
le. Saint Vilfrid y fonda un monailere ; & exerça les
fondions épiicopales pendant cinq ans : depuis
l’an 680. qu’il revint de Rome, jaiques en^gf.que
mourut Ecfrid roi de Northumbre ; & ce monailere
de Selfey fut depuis un fiege épiicopal. ,S. Vilfrid
pendant ce tems afflila Cedualla roi d’OüeiTex chaf-
ie de fon païs: qui étant rétabli la même année 6 85.
l’appella chez lu i , pour iè ièryir de íes confeils, &
lui donna la quatrième partie de lïiled’Oüicl encore
toute payenne. Le iàint évêque y envoya le clerc
Bernoüin fon neveuavec un pretre, pour travailler
à la converfion de ce peuple.
La même année que le roi Ecfride mourut, il fit
ordonner évêque de Landisfarne iàint Cutbert ,qui t rt‘iaï
menoit la vie d anacorete dans une petite nie voi- u-vu» s. cui.
fine nommée Farne. Il fut appellé à lervi'r Dieu dès as. ss. se*. u.
iâ premiere jeunefle. Car comme il gardoit un trou- %llML
peau, la nuit étant en priere, il vit monter au ciel Man- »• *■ t-
l’ame de iàint Aidan : & fut tellement touché de cette
vifion , qu’il alla fe rendre moine à l’abbaïe de
Mailros fituée dans le païs des Merciens , mais
habitée par les Irlandois. Il fut un des moines envoyez
pour fonder l’abbaïe de Rippon ; mais
quand on l’eût donné à iàint Vilfrid , il s’en retira
avec les autres du rit Irlandois, & retourna à
Mailros, dont il fut prieur quelque tems après. Il
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S a in t G u tb c r t *
Sup.l. x x x v i i i .
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c. 7 . 8.