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l’affeétion de tout le monde, quand , quelques envieux
le tendirent fufpeét a Charles, lui &c toute fa
famille. On croit que le fujet fut le zele avec lequel
faint Eucher s’oppofoit aux ufurpations^ des
biens de l'églifeque Charles donnoit fouvent à des
la ïq u e s , pour fournir à la dépenfe de diverfes guerres
qu*il eut à foûtenir, particulièrement contre les
Sarrafins. Quoiqu’il en fo it , Charles paflant aJDr-
leans pour retourner à Paris , ordonna à l’évêque
Eucher de le fuivre ; 8c l’envoya enfuite à Cologne
avec tous fes parens. Le faint évêque rendit grâces
à Dieu de tout; & fe fit tellement aimer des évêques,
du clergé 3c du peuple, qu’ il difpofoit comme il vouloir
de leurs biens. Charles en étant averti, craignit
qu'il ne formât un parti contre lui : c’eft pourquoi
il l’envoya fecrettemcnt dans le pa'i's nommé alors
H a ib an ie , à prefent Hafpcngau, avec ordre au duc
Robert de le garder. Mais Eucher ayant auffi ga-
«■né les bonnes grâces de ce duc , il faifoit de fes
biens tou&ce qu’il v o u lo it, foit pour les pauvres^ foie
pour les moines. Il obtint de lui la permiffion de fe
retirer dans le monaftere de Sarcing fondé par faint
Trudon ou faint T ron , mort environ trente-cinq
ans auparavant. Saint Eucher y finit fes jours la fi-,
xiéme année de ion e x il, c’eft à-dire , l’an 738. le
Martyr.a* v in gtièm e de F é v r ie r , jour auquel 1 eglife honore
nhr' fa mémoire.
x v l „ Le mépris que l’empereur avoit fait des lettres
C o n c i le d e R o * 1 J * . . j . 1
mc pour les du pape Grégoire III. & la maniéré dont il avoie
traité le prêtre George fon lé g a t, Pobligerent àaf-
Wm fembler un concile à Rome l’an 731. comme Ion
çrpit
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e me. 2 ¿ y
c roit, dans leglife de S. Pierre. Il s’y trouva quatre-
vingt-treize évêques, dont lès principaux étoient,
outre le pape , Antoine archevêque de Grade, &
Jean évêque de Ravenne. Les prêtres, les diacres &
tout le clergé de Rome y affiftoient, avec les nobles,
les confuls & le refte du peuple. En ce concile il
fut ordonné que quiconque mépriièroit l’uiàge de
l’égliic, touchant la vénération desiàintes images,
quiconque les ôteroit, lès détruiroit, les profaneroit
ou en parleroit avec mépris, iêroit privé du corps
& duîangde Jefus-Chrift, & feparé de la communion
de l’églifè. Ce deeret fut fouicrit iblemnelle-
mentpartousceuxquiaffiftoienrau co n c ile ;& on
y joignit les autoritez des papes précedens. Enffiite
le pape envoya par Conftantin défenièur, des lettres
à l’empereur L é on , qui furent retenues comme
les precedentes , ôc le porteur Conftantin mis
en une étroite prifon, oü il demeura près d’un an.
Puis on lui ôta les lettres de force, 8c après l’avoir
menacé & maltraité, on le renvoya. Toute l’Italie
en corps envoya une requête à l’empereur pour le
rétabliiïêment des images : m,ais elle fur auffi ôtée
à ceux qui en étoient chargez, par le patrice Sergius
gouverneur de Sicile ; on les retint huit mois, &
on les renvoya honteulèment. Le pape ne lai lia pas
d’écrire encore fur ce fujet, tant à l’empereur qu’au
patriarche Anaftafè; & envoya à C. P. par le dé-
fenfeur Pierre, ces lettres qui furent auffi iàns effet.
Au contraire l’empereur Léon irrité contre le pa’ e xvri: ,
Ht i- 1 / . A ' PerfeCiitionà
& contre 1 Italie revoltee, arma une grande Lotte c a u fc des ira a*
qu’il y envoya : mais elle fit naufrage dans la mer gss'
Tome IX . H