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les reliques de S. Pierre. Enfin ce qui eft le plus grand
blafphëme, il a dit au peuple qui venoit fe profter-
ner à fes pieds & fe confeiTer : Je fçai vos pechez ;
vos plus fecrettes penfées me font connues, il n’eft
pas befoin de vous confeiTer, vos pechez paffez
vous font remis, allez en paix dans vos maifons,
sûrs de votre abfolution. Enfin par fes moeurs, Ton
h ab it, fa démarche, il imite tout ce que l’évangile
attribue aux hypocrites.
L ’autre heretique nommé Clement rejette les canons
& les conciles, les traitez & les explications des
peres, de faint Jerôme, de faint Auguftin, de faint
Grégoire. Il foutient qu’il peut être évêque après
avoir eu deux fils en adultéré. Il introduit le Ju-
daïfme,trouvant bon qu’un chrétien époufe la veuve
de fon frerc ; il dit que Jefus-Chrift defeendant
aux enfers en a délivré tous les damnez, même les
infidèles & les idolâtres, & avance plufieurs autres
erreurs touchant la prédeftination. C ’eft pourquoi
je vous prie d’écrire au duc Carloman, que ces deux
heretiques foient mis en prifon, & que perfonne ne
leur parle, ou ne communique avec eux. Saint Boniface
envoïa cette lettre par le prêtre Deneard avec
tpifl. *. Btnif. les pièces qui fervoient a la conviétion des deux
I48‘ iînpofteurs. Il y avoit aufli une lettre pour Gem-
mulus archidiacre de l’éghfe Romaine,.ancien ami
de S. Boniface, qui fit le rapport au pape de fa lettre
& des écrits qu’il avoit envoïez, & pourfuivit
la tenue d’un concile contre l’efperance de S. Boniface.
¿ ¡ § ¡ 1 W Ê â affemblé à R om e le vingt-cinquième d ’O -
é tob re
L ï v r e Q U A R A N T E - d e u x i è m e . 337
étobre la vingt-iixiéme annéedu regne de C o n f t a n - ------------ -
tin, la cinquième après fon rétabliiTement,indi<5tion A n . 743-,
quatorzième, c’eft-à-dire l’an 745. Le pape y préfi- “>""<=
doit à fept évêques des environs de Rome : il y avoit &clemcnt-
dix-fept prêtres, les diacres. & le refte du clergé
etoienr prefens, c’étoit dans la maifon patriarcale
de Latran dans la bafihque de Théodore \ les évangiles
étoient au milieu deÎ’aiTemblée. Grégoire notaire
regionaire & nomenclateur ouvrit l ’aétion en
difant : Le venerable prêtre Deneard légat du très-
faint archevêque Boniface de la province de Germanie
eft a la porte, & demande à entrer: qu’or-
dqniiez-, vous; ? On le fit entrer , & il dit,: Semieur,
¡’évêque Boniface mon maître.,, aï'ant, fuivant vos
ordres affemble un concile dans,la province des
François, y a privé du facerdoce les faux évêques
Adalbert & Clement, & les a fait mettre en pfifon
avec 1 autorité des princes. Ils demeurent impeni-
tens. Se continuent à féduire le peuple. C ’eft pourquoi
je vous prefente cette lettre vous prie de
la faire lire devant le faint concile.
Theophane notaire regionaire & facellaire lût la
lettre de faint Bonifacç^que je viens de rapporter ,
api es quoi le pape Zaoarie dit : Vous avez oiii ce qui
a ere lû de ces impies qui fe préfèrent aux apôtres.,
Les eveques & les prêtres dirent : Ce font des minif-
tres de fatan & des précurfeursdel’antechrift. Quel
eft le faint qui a jamais donné pour reliques au
peuple de fes cheveux ou de fes ongles comme Adal-
bert ? Parce qu il etoit un peu tard le pape remit â
Une autrefois l examen de leur vie & de leurs allions.
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