Sil,.
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du pape. Eniuite il fe retira au mont Soraéte , & y
bâtit-un monailere en l’honneur du pape faint Sil-
vcllre -, car on difoit que ce faint pape s’y étoit caché
pour fuir la perfécution. Carloman demeura quelque
temps en ce monailere > mais plufieurs nobles
François allant à Rome acquitter leurs veux , fe
croïoient obligez de venir en pafTantfaluer un prince
qui avoit été leur maître. Ainii Carloman importuné
de ces fréquentes vifites, quitta le mont So-
raôle, & palfa au Mont-Caflin dans le monailere de
S. Benoît, où il s’engagea par ferment de paifer le
reíle de fes jours : c’ell-à-dire, qu’il y fit voeu de fiabilité
fuivant la regle. L’abbé Petronax vivoit encore
, & Carloman s’exerça fous fa conduite aux
pratiques les plus rigoureufes de la vie monallique :
on dit même qu’il fer voit à la cuifine , gardoit les
troupeaux à la campagne, & travailîoft au jardin.
Peu de temps après Rachis roi des Lombards fe
retira auiïi au Mont-Calfin,à quoi ne contribuèrent
Anaji, m zacar. p^s peu les exhortations du pape Zacarie. Car apprenant
que Rachis avoit affiegé Peroufe, il alla le
trouver , lui fit de grands prelens, & le pria fi fortement,
qu’il lui perfuada de lever le fiege. Il fit
plus il lui infpira tellement l’amour des chofes fpi-
rituelles, que peu de jours après Rachis renonça à
la dignité roíale qu’il avoit portée cinq ans & de-
chr.cajfj.i. c.8. m i, depuis la mort de Luitprand. Il vint à Rome,
reçut l’habit monallique de la main du pape Zaca-
.rie, & fe retira au Mont-Cafïin,oùilfinitfesjours.
On y montroit encore trois cens ans après une vigne
qui portoit fon n om , & que l’on difoit qu’il avoit
Chr. Cajf. t . i . c . j •
RetraLiVte. de Ra- ehis.
L i v r e q ^ u a r a n t e - d e u x i e ’m e . 347
plantée &c cultivée de fes mains. Sa femme Talia
& fa fille Ratrude s’étant retirées avec lu i, bâtirent
dans le voifinage , par la permilfion de l’abbé Petronax,
un monailere de filles au lieu nommé Plom-
barioles, où elles donnèrent de grands biens, & y
pafferent le relie de leur vie dans une grande régularité.
La retraite de Rachis arriva l’an 750. & il eut
pour fuccelfeur dans le roraume des Lombards fon
frere Allolfe. Gifulfe ducdeBeneventneveuduroi
Luitprand étant venu au Mont-Calfin , fut fi édifié
de la pieté des m oines, qu’il donna au monaile-
re tout le territoire d’alentour : &c fa femme nommé
Scauniberge changea un temple d’idoles , qui
étoit fur le Mont-Calfin , en une éghfe à l’honneur
de faint Pierre , où elle mit des images, & ce qui
étoit necelfaire pour le fervice divin. L’abbe Pe- si. b™.u. îronax mourut vers 11 , an 7/0. aprèVs avoi•-r g— ouv... erne'/’ z.p. 6 9 7 .
ce monailere trente-deux ans. Il en fut le fixiéme
abbé depuis faint Benoît, & eut pour fuccelfeur
Optât.
Pépin avoit envoie à Rome le prêtre Ardobane lvi.
du confentement des évêques, des abbez &desfei- 2acaîi«nïi.wsî
gneurs pour confulter le pape Zacarie fur plufieurs
points de difcipline, qui fe rapportoient à trois chefs
principaux, l’ordre épifcopal , lapenitence des homicides
& les conjonctions illicites. Les feigneurs
François envoïerent aulfi au pape pour lui donner
part du choix qu’ils avoient fait de Maïence pour
être métropole ; & faint Boniface lui écrivit par
faint Burchard évêque de Virlbourg, qui alloit a
Rome : fe plaignant du prêtre Virgile, qui aïant X x ij