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13. 061.
I. Thejf, 11. 14. p,
II 8-
t-l7i-
& celui qui adore l’image , adore le fujet qu’elle
reprefente. Telle eftladoétrine des fainesperes Si la
tradition de l’églife catholique. Nous fuivons ainfi
le précepte de S. P a u l, en retenant les traditions
quenousavons reçues.'Ceux donc qui ofent penfer
ou enfeigner autrement,qui aboliifent, comme les
heretiques, les traditions de l ’é g life ,q u i introdui-
fent des nouveautez qui ôtent quelque chofe de ce
qu’on conferve dans l’églife ; l ’é v an gile , la croix ,
les images ou les reliques des faints, quiprophanent
les vafes facrez, ou lés venerables monafteres, flous
ordonnons qu’ils foient dépofez, s’ils font évêques
ou clercs, & excommuniez , s’ils font moines ou
laïques.
C e décret fut fouferit par les légats & par tous les
evêques, au nombre de trois cens c in q , compris
quelques prêtres Sc quelques diacres pour les évêques
abfens. Le concile témoigna encore fon con-
fentement par plufieurs acclamations, à la fin def-
quelles il anathematifa le concile de C . P. contre le»
im ag e s , Si quelques perfonnes en particulier ; fça-
voir Theodofe évêque d’Ephefe, Sifinnius furnom-
mé Paftillas, Baille Tricacab e, Anaftafe, C onftan-
tin Sc Nicetas patriarches de C . P. T h é o d o re , A n toine
& Jean : Théodore de Syracufe furnommé
C r ith in , Jean de Nicomedie, & Conftantin deNa-
colie herefiarques. - Au contraire on cria éternelle
mémoire à S. Germain de C . P. S. Jean Damafcene
Si S. George de Chipre , que le faux concile avoit
anathematifez.
Enfuite on écrivit deux lettres au nom de Taraife
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e m e ,
& de tout le concile, l’une à l’empereur & à fa me- --------
re , l’autre au clergé de C . P. pour les’ inftruire de A N> 7®7*
ce qui s’étoit paifé. Dans la lettreà l’empereur , on 13. 061.
explique ainii le mot d’adoration : Adorer Si faluer f. 7»l.c.
font le même : en Grec Proskjneîn Si^^>a^ejlai. Car
dans l’ancien Grec Kjneîn fignifie faluer ou baifer ,
Sc la prépofition pros marque une plus forte affection.
Nous trouvons la même expreflîon dans l’écriture
fainte. Il eft dit que David fe profternafur 4 1 ;
le vifage, adorant trois fois Jonathas,& le baifa.S.
Paul dit que Jacob adora le haut du feeptre de Jo- seb.xi.u.
feph. Ainfi faint Grégoire le théologien dit : Ho- t.js}.
norez Bethlehem, Si adorez la crèche. Ainfi quand
nous faluons les croix, nous chantons : Nous adorons
la croix , Seigneur, Si nous adorons la lance
qui a percé votre côté. Ce qui manifeftement n’eft
qu’un falut, comme il paroît en ce que nous les touchons
de nos levres. Que fi l’on trouve fouvent
l’adoration dans l’écriture Si dans les peres pour
le culte de latrie en efprit, c’eft que ce mot a plufieurs
lignifications. Car il y a une adoration mêlée
d’honneur, d’amour Si de crainte, comme quand
nous adorons votre majefté. Ils parlent à l’empereur.
Il y en a une de crainte feule : comme quand Jacob
adora Efaü. Il y en a une d’aétion de grâces :
comme quand Abranam adora les enfans deHeth, f f f - ’-Mf
À l’occafion de la fépulture de Sara. C ’eft pourquoi an mii 7.
l’écriture voulant nous inftruire dit : T u adoreras Dmt.-n.iyx.
le Seigneur ton Dieu, Si ne ferviras qu a lui feul. 8
Elle met l’adoration indéfiniment, comme un terme
équivoque, qui peut convenir à d’autres : mais