
An. 679.
Se. Epit.
Se, iy » kijl'g, 6 .
3 o . Apr
S e .iv f h i j i.ç ,i i .
6 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e . '
évêques, fçavoir Boià pour le pais des Déires à
Hagulftad , Eata pour les Bernicicns à Yorc , 8c
Eadhede à Lindisfarne. On les établit en l’abfence
de iàint Vilfrid, qui alla trouver le roi 8c l’archevêque
& leur demanda pourquoi ils lui ôtoient ,
fans qu’il l’eût mérité, les biens qu’il tenoit de la
pieté des rois. Ils lui répondirent devant tout le peuple
: Nous ne vous accufons de rien , mais nous ne
révoquerons pas nôtre jugement. C’étoit l’an 67 8„
huitième du regne d’Ecfrid. Saint Théodore exercoit
une pleine autorité fur toutes les églifes d’Angleterre.
Vinfride évêque des Merciens l’ayant choqué
par quelque défobéiiïànce , il le dépofà, 8c ordonna
à fa place Sexvulfe fondateur & abbé d’un
monaftere. Vinfrid retourna au fien, & y finit iàin-
tementlès jours. Théodore établit auiü évêque de
Londres ou d’Eifex Erconvalde illuftre par fit
fainteté, 8c honoré le trentième d’Avril. Sebbi roi
du même pais d’Effex étoit fi pieux , qu’il au-
roit embraifé depuis long-tems la vie monaftique
s’il avoit pu y faire confentir la reine fon époufe.
Enfin étant attaqué de la maladie dont il mourut,
il fit venir l’évêque de Lon^res , 8c reçût avec
là benediéüon l’habit monaftique qu’il avoit
tant defiré. C’eft le premier exemple que je
foache de cette dévotion fi frequfcnte dans les
derniers fiécles , de mourir en habit de religieux.
Il arriva dans le même tems l’an 679. qu’un jeune
homme nommé Imma fut làilïè pour mort
dans un combat. Ayant été trouvé par les ennemis
L i v r e o.u a r a n t i e ’ m e 7 *— - — “
il fut guerf, 8c tenu priionnier;& on l’enchaînoit 7 9 *
la nuit de peur qu’il ne s’enfuit.1 Il avoit un frere „ ... 1 A 1 1 / i> n Be.iv»hift.C'7,u
nomme Tunna pretre & abbe d un monaftere, qui
le croyant mort chercha ion corps, & en ayant
trouvé un qui lui reflembloit l’emporta dans fon
monaftere, l’enterra honorablement, & difoit fouvent
la meife pour la délivrance de fon ame. Le
frere vivant en fentit l ’effet : car fouvent il fe trou-
Voit libre de fes liens depuis tierce qui étoit l’heure
de la meffe. Le Comte qui le tenoit prifonnier lui
demanda s’il avoit un caractère , il répondit que
non 5 mais ajoûta t’il, j’ai un frere prêtre qui me
croyant mort dit fouvent la meiïê pour moy ? & fi
j’étois dans l’autre vie mon ameferoit délivrée des
peines par fes prières. Après qu’il fut guerri, le comte
le vendit à un autre qui ne pût non plus le tenir
attaché, Car encore que l’on employât différentes
fortes de liens, il iè trouvoit fouvent libre aux mêmes
heures. Enfin ce dernier maître le renvoya fur là
parole, 8c il ie racheta. Etantrevenu enfuite trouver
fon frere, il apprit de lui que les tems où il
avoit été délié 8c foulage en diveriès maniérés
ctoient ceux où l’on celebroit la mellè pour lui : 8C
fur fon récit plufieurs furent excitez à prier , donner
l’aumôfie, 8c offrir le faint iàcrifice pour les
morts aufquels ils s’interefloient. Bede qui rapporte
cette hiftoire dit l’avoir appriiè d’un de ceux qui
l ’avoient oüi raconter à celui même à qui elle étoit
arrivée..
Saint Yilfrid ie voyant injuftement chalïe de fon s B ii|
fiege reiblut par le conièil des évêques iès confrères Fiife.. ‘ en