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—------------ La même année 768. mourut Froïla roi deschré-
A N. 768. tiens d’Efpagn-e après avoir régné onze ans ôc trois
lv- mois, aïant fuccedé à Alfonie le catholique, mort
l’Ere 795- c’eft-à-dire,l’an 757. Il remporta plu fleurs
sandovaï. not. vidoires contre les Arabes; ôc transfera a Oviedo
f ' 1I3‘ l’évêché qui étoit aL u g o , ou plûtôt Lucus ancienne
villed’Afturie,à prefent ruinée. Oviedo commença
par un-monaftere fondé fous ce même regne par
des moines , pour y mettre des reliques de faint
Vincent. Gar les chrétiens chaifez de Valence pat
les Arabes, emportèrent fes reliques par mer : juf-
u.f-n- qu’au cap , qui en a pris le nom de faint V incent,
dans la province d’Algarve, & qui fe nommoit auparavant
le promontoire facré. De là on répandit des
reliques de ce faint en divers lieux d’Efpagne. On
rapporte au regne de Froïla la fondation de divers
monafteres, dont l’état où l’Efpagne étoit réduite ,
n’a pas permis de conferver des mémoires allez au-
tentiques. Froïla aïant tué de fa marn fon frere
Vinaran , fut tué lui-même ; ôc eut pour fucceiTeur
Aurelius fon coufin germain qui régna fix ans.
l i ’f- On rapporte au commencement du regne de Charla
it e d e C h a r le s . les en France , un capitulaire qui tend a la conier-
Tcm. r. capit. vation delà difcipline de l’églife. Il y parle ainfi ;
. *' ‘L9' 1.1. A la priere de tous nos fujets, ôc principalement des
évêques Ôc du clergé ; nous défendons absolument
aux ferviteurs de Dieu , de porter les armes, de
combattre , ou d’aller à l’armée : fi ce n eft ceux
qui font choifis pour le fervice divin ; c’eft-à-dire ,,
pour celebrer les meifes ôc porter les reliques .• fça-
v o ir , un ou deux évêques, avec des prêtres chape-
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 461
lains. Et chaque prince auraunprêtre avec lui, pour c. 1,
impofer la penitence à ceux qui confefferont leurs
pechez, Les prêtres ne répandront le fang ni des m-
chrétiens, ni des païens, fous peine de dépofi-
tion. La chafle avec les chiens, ou les oyféaux, eft c.}.
défendue à tout le clergé. Les évêques, ou les prê- t+:
très inconnus ne feront point admis au miniftere,
jufqu’à ce qu’ils aient été examinez dans un concile.
L’évêque fera tous les ans la vifite de fon dio- c. 7 .
cefe : pour donner la confirmation , inftruire le
peuple , ôc empêcher les fuperftitions païennes :
comme facrifices des morts, forts, ou divinations,
caraderes, augures, enchantemens, facrifices de
b.êtes, fous prétexte d’honorer les faints. En quoi c. e.
les comtes , comme défenfeursde l’églife prêteront
la main aux évêques. Chaque prêtre rendra compte £ t.
à fon évêque pendant le carême , de la maniéré
dont il s’acquitte de fes fondions, perfonne ne recevra
une églife fans le confentement de l'évêque
diocefain. Les évêques^auront un foin particulier c. y.
des inceftueux ôc des autres criminels, pour ne les
pas laiifer périr da.ns leurs pechez. Il prendront gar-
de que les malades ôc les penitens ne meurent pas
fans recevtoir l’extrême-ondion,la réconciliation &
le viatique. Aucun prêtre ne célébrera la nielle, Clique
dans un lieu confacré à Dieu ; où s’il eft en
yoïage, fous une tente , ôc fur une table de pierre
confacrée par l’évêque. Les prêtres qui ne fçavent pas ¡¡- «•
leschofcs neceflairespour leurs fondions, & négligent
de les apprendre, étant a\feftis par leur évêque,
. Mtntn iij,