
A n . 734.
Sttph. j. eprfl. J.
ÎO 6 . COÌ.C. p. 178.
B.
Hild. Areopa.
Valaf. c. z j .
X V .
G u e r r e e n L om b
a rd ie .
A n a f i .
380 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
esfans fpirituels. Ces noms comme facrez par la
religion , étoient alors des titres d’honneur. Le roi
Pépin avoit eu deffein de répudier la reine Bertrade :
mais le pape l’en détourna par des avis fa.lutaires
aufquels Pépin fé rendit, Si peut-être fut-ce la rai-
fon de facrer avec lui cette princeife. Le pape donna
de grands privilèges à l’abbaïe de faint D enis,
Si laiifa fur l’autel qu’il avoit confacré fon pallium,
que l’on conferve encore dans ce monaftere. Ce
fut auffi pendant ce féjour du pape Etienne en France
, que les clercs de fa fuite , à la priere de Pépin ,
enfeignerent aux François à mieux chanter, & ce
chant fe répandit enfuite en plufieurs églifes.
Quoique la guerre de Lombardie fut réfolue ,
le roi Pépin parle confeil du pape envoïa jufques
à trois fois des ambaifadeurs au roi Aftolfe, pour
lui offrir la paix , s’il vouloir rendre à l’églife Si à
l’empire,ce qu’il avoit ufurpé : lui promettant même
de grands prefens. Comme il perfifta dans fon
refus, Pépin marcha contre lui ; mais quand, fes
troupes furent à moitié chemin , il envoïa encore
vers le roi des Lombards, à la priere du pape, qui
vouloit éviter l’effufion du fang des chrétiens ; &
qui de fon côté lui éc riv it, le conjurant par tous
les myfteres, Si par le jour du jugement, de faire
juftice à l’églife & à l’empire. Aftolfe ne répondit
au roi que par des menaces. Pépin fit donc avancer
fes troupes, força les paffages des Alpes , Si re-
duifit Aftolfe à s’enfermer dans Pavie, où il l’affie-
gea. Alors le pape le pria encore d’épargner le fang
chrétien : on fit un traité entre les Romains, les
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François Si les Lombards : par lequel Aftolfe Si tous ^
les feigneurs de fa nation promirent fous de grands ’
fermens, & par écrit, de rendre inceffamment Ravenne
Se plufieurs autres villes. Après quoi Pépin
fe retira, emmenant les otages des Lombards : non-
obftant les remontrances du pape, qui le conjuroit
de ne fe point fier à leurs paroles, Se de faire exécuter
le traité en fa prefence.
Le pape Etienne retourna à Rome accompagné An*fi.«t. c
r r » 1 1» 1 1 / t ’ t j a n ' 7H* "é du prince Jcrôme frere de Pépin, de 1 abbe Fuirad,
Si d’autres feigneurs, que Pépin lui avoit donnez
pour le reconduire. Quand il arriva au champ de
Néron après le Vatican, il trouva des évêques &
des clercs qui venoient au devant de lui en chantant
Si portant des croix : fuivis d’une grande multitude
de peuple , criant : Dieu foit loüe, notre pafteur eft
venu : c’eft notre falut après Dieu. Le pape apporta nud.Aro}»
de France des reliques de faint Denis pour lefquelles
il fonda un monaftere de moines Grecs. ^
Ce qu’il avoit prévu arriva : Si quand Pépin fut a**/i.
repaffé en France, Aftolfe bien loin de rendre lés
places qu’il avoit promifes, recommença à maltraiter
les Romains. Le pape en avertit le roi Pépin ^¡¡i.j.cod
par une lettre dont il chargea l’abbé Fuirad, Si il y
parle ainfi : Je vous conjure par le Seigneur notre
Dieu , fa glorieufe mere , toutes les vertus celeftes,
& faint Pierre qui vous a facré rois i car la lettre
eft auffi adreffée aux princes fes enfans} de faire
tout rendre à la fainte églife de Dieu fuivant la donation
que vous avez offerte à faint Pierre votre
proteéteur ; Si de ne vous plus fier aux paroles trom-
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