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i<o H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e .
donnent aux rois de l ’argent,& en achètent dés terres
fous prétexte d’y fonder des monafteres ; & en font
alfurer la propriété àâeurs héritiers, par. des lettrés
des rois, confirmées par les évêques. Là ils vivent a-
vec toute forte de licence, gardant leursfemmes 8c
leurs enfans, & y raflemblent, fous le nom de moines
ceux qui pour leur indocilité font chaiFez des vrais
monafteres,ou qu’ils en peuventdébaucher,ou qu’ils
trouventvagabonds : ou leurs vaflaux, à qui ils donnent
l’habit & fe font promettre obêiiTance. Ils prétendent
être tous enfemble abbez & gouverneurs de
provinces, ou officiers du roi:& donnent à leurs femmes
de femblables monafteres à gouverner. Ce ferait
donc un grand bien d’employer utilement ces'terres
f' !7' occupéespar des gens qui nefont que du fcandàle, &
. xxxix. du moins font inutiles à l’églife & à l’ état. Nous a-
■yons vû quedans le fiécle précèdent il y avoit en E t
pagne de cesfaux monafteres fans diiciptine., dont S.
¡. Frua. Fruéfueux de Brague fe plaignoit.
c. h . Bede dit que cet abus regnoit en Angleterre depuis
environ trente ans:& continuant de donner fes avis à
t. <®. l’évêque Egbert, il l’exhorte à faire inftruire foigneu-
t- <4. fement le peuple de la foi & desmoeurs. D ’enfeigner
combien cft fàlutaire la fréquente communion, telle
qu’elle fe pratique en Italie, en Gaule, en Afrique, en
Grece&par tout l’Orient.Mais ajoâte-t’il.les laïques
de nôtre province font prefque tous fi éloignez de
cette d évotion, que -les plus pieux ne communient
qu’à N o ë l, à l’Epiphanie & à Pâques : quoiqu’il y aie
une infinité de perfonnes d’une vie très-pure, de,tout
â g c& d e toutfexe, qui fansaucune difficulté pour-
L i v r e q u a r â n t e -d e u x i e ’m e .’ 2 y i
f oient communier tous les dimanches, & les fêtes des
apôtres & des martyrs,comme vous avez Vu faire à
Rome. Même les gens mariez le feraient volontiers,
fi on leur montrait les bornes de la continence ; c’eft-
à dire, qu’ils doivent la.garder en s’approchant des
fàcremens.
La même année 7 3 y . mourut le venerable Bede fi as. s s . sen. È
fameux par fes écrits.Ilnâquit l’an 673.cn Northum- 4V-îj+-jo-
bre aux" confins de l’Ecofîè dans le territoire du dou- Si/.
ble monaftere de Yiremouth & de Jarou. A l’âge de ^
fèpt ans fes parens le mirent dans ce monaftere pour y
être élevé , & il demeura premierement à Yiremouth
fous fàint Benoit Bifcop, qui l’avoit fondé, puis fous
S.CeolfridàJarouoùil paftà le reftede fes jours.Tou-
te fa vie fut employée à s’inftruire dans les fciences &
méditer l’écriture fainte fans fe difpenfer des exercices
réguliers,c eft-a-dire de lapfalmodie & du travail des
mains, qui étoit en vigueur dans ce monaftere. Sans
en fortir il apprit le latin, le grec, la verfification latine,
1 aftronomie, l’arithmetique en un mot toutes les
fciences. Il eut pour maître dans l’écriture fainte en-
Ie moineTrumbert difciple de S. Ceadda
eveque de Lichfeld; il apprit le chant de Jean archidiacre
de Rome amené en Angleterre par fàint Benoît iv. Uß,
Bifcop. Bede eut auffi pour maître des difciples de S. *' J‘
Theodore de Gantorberi & de l’abbé Adrien. A l’âge s‘ 1'
de dix-neuf ans il fut ordonné diacre, quoique félon
lés canons il en fallût vingt-cinq ; mais quelquefois.
le mérité en faifoit difpenfer. A trente ans il fut ordonné
pretre l’an 702. & il reçut l’un & l’autre ordre
par les mains de Jean alors évêque d’Hagulftad & de-
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