
8 4 H I ST.OIRE ECCLES I A S T IQUE.
An. 6%-j. Purez à l’exarque Théodore fuivant la coûtume,
pour avoir ion contentement.
t. SSS dT' L’empereur avoir écrit au pape Jean une lettre dattée
du treizième des calendes de Mars, la féconde année
de ion regne, indiétion ¡quinzième : c’eft-à-dire
du teptiéme Février ¿87. Par cette lettre, fempereur
dit en fubftance : Ayant appris que les aides du fixié-
me concile étoient chez quelques-uns de inos officiers
en cette ville de C. P. & ne croyant pas qu’autre
que nous les dût garder : nous avons affemblé les patriarches
avec le légat de Votre fainteté, l‘e fenat, les
métropolitains, & les évêques qui te font trouvez en
cette ville, les officiers du palais, de nos gardes, 8c
des armes de différentes provinces. Nous avons fait
apporter en leur prefènce les aétes du concile ; & a-
prés qu’ils en ont oiiî la leélure, nous les avons fait
fceller, pour les garder foigneufemenr, & empêcher
qu’ils ne puiffent être corrompus ni altérez. De quoi
nous avons crû vous devoir donner connoifîance.
'dn«jtxmCon. Cette lettre n’arriva à Rome que du tems du pape
Conon ; & de fan tems l’empereur donna encore
deux lettres en faveur de l’églife Romaine. Par la première
, il remettoitla capitation que payoient les pa-
t*«»* m 1 trimoines lÜ Brutiens & de Lucanie : Par la fécondé^
/. 501. é-an. 1. il ordonnoit la reftitution des ferfs de ces patrimoit^
oys.ntuefh. ^ de ceux de Sicile, que la milice retenoit en gage.
Theodre patriarche de C.P.mourut cette année 6%y.
ayant tenu le fîége pendant trois ans depuis fon ré-
tablifïèment. Son fuccefïêur fut Paul laïque, tecre-
taire de l’empereur, qui tint le fiége fix ans & huit
mois»
L i v u q u a r a n t i e ’ me . g y
Le pape Conon étoit fimple 8c peu expérimenté
dans les affaires, fe laiflà perfuader par mauvais con-
feil, 8c contre la coûtume, malgré la répugnance
du clergé, d’établir pour reéteur du patrimoine de
Sicile, Conftantin diacre de l’églifè de Syracufè,
homme méchant & artificieux. Peu de temps après
il s’éleva une fedition contre Conftantin, à caute
des procès qu’il fufcitoit à divers particuliers ; & le
gouverneur de la province le mit dans une étroite
prifon.
Du temps du même pape fàint Kilien vint à Ro- sX£JIir'
me, & y reçut là miffion pour prêcher les infidèles, viràbourg.
Il étoit d’une illuftre famille d’Ecofïè, c’eft-à-dire
d’Irlande, & très-bien inftruit des fàinteis lettres.
Etant évêque, quoiqu’il fut extrêmement aimé de
fon clergé & de fon peuple, le defire d’une plus grande
perfection le porta à quitter ion pays ; & il per-
fuada à quelques-uns de tes difciples de l’accompagner.
Ils pafferent en Auftrafie, 8c s’arrêtèrent à
Virtzbourg fur le Mein, où commandoit alors un
duc nommé Gofbert encore payen. L’agrément du
lieu, & le beau naturel des habitans, invita Kilien
à y demeurer. Il lepropofà à les compagnons. Mais
auparavant, dit-il, allons à Rome comme nous
avons réfolu dans notre pays r vifitons les égliiès
des fàints apôtres, prefèntons-nous au pape Jean f,
& s il nous en donne la permiffion, nous reviendrons
ici prêcher l’évangile. Ils s’y accordèrent
tous : mais étant arrivez, à Rome , ils trouvèrent
que le pape Jean était mort. Saint Kilien:fut très-
bien reçu par le pape Conon, qui voyant fà: foii
ILii$