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144 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
à la place de iaint Vilfrid, & Jean dans le fiege d’Ha-
guftadàlaplaced'Eata, tous deux par l’autorité de
l’archevêque Théodore.
Saint Vilfrid après un jugement fi favorable
vouloit demeurer à Rome & y finir fa vie déjà fort
avancée , dans le détachement de toutes les chofes
du monde. Mais le pape & tout fon concile lui
commandèrent en vertu de l’obéiffance qu’il avoit
promiiè, de retourner en Angleterre pour la con-
folation de fes peuples , 8c lajoye de fes amis. Il emporta
de Rome des reliques , 8c des étofes de pourpre
& de foye pour l’ornement des églifès ; & f epafla
en France. Mais il fut atraqué d’une grande maladie
: enforte qu’après avoir marché quelque tems
à cheval il fallut le porter dans un brancard juff
ques à Meaux , où il arriva réduit à l’extremité.
Après avoir refté quatre jours fàns pouvoir prendre
aucune nourriture, faint Michel lui apparut, 8c lui
promit encore quatre ans de vie. Il guérit en effet
peu de jours après, & repafla héureufement en Angleterre.
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Le roi Alfrid reçût vers ce tems-là faint Adam-
nan prêtre & abbé de Hij , député de la part de
là nation , c’eft-à-dire des Hibernais. Le féjour
qu’il fitàNorthumbrelui donna occafion d’obferr
ver les pratiques de l’églifè Anglicane , 8c les plus
fçavans l’exhorterent à s’y conformer , puifque
c’étoit celle de l’églife univerfelle , préférable à
l’ufage des Hibernois, qui croient en fi petit nombre
& réduits à un petit coin du monde. Saint
Ceolfrid abbé de Viremouth , dont il vifira le monaftere
,
L i v r e qu a u a n t e -u n ï e * m e : ï 4 j
nailere , fut un de ceux qui entreprirent de Jeper-
fuader, voyant fa fageffe, fon humilité, & fa pieté.
Il lui die touchanc la tonfure cléricale : Mon fre re ,
vous, qui prétendez à la couronne immortelle ,
pourquoi en portez-vous une imparfaite à vôtre
tête ? Si vous cherchez la compagnie de faint Pierre,
pourquoi imitez-vous la tonfure de celui qu’il a
anathematifé ? Adamnan répondit : Sachez,mon
frere, qu’encoreque jeportela tonfure de Simon ,
je ne laiffe pas de detefter fes erreurs ; & comme il
étoit vertueux, & inftruic des écritures, il fe rendit,
& préfera aux coutumes de fon païs, ce qu’il apprit
en Angleterre.
Il écrivit en trois livres la vie de faint Colomban
premier abbé de Hy qu’il ne faut pas confondre
avec le grand faint Colomban. Il compofa de plus
une defeription des lieux faints fur la relation d’un
évêque de Gaule nommé Arculfe, qui avoit fait le
voyage de Jerufalem. Nous avons l’un & l’autre
ouvrage. Dans le fécond il décrit une églife de la
valée de jofaphat, où l’onmontroit le fepulchre de
la fainte Viergermais ajoûte-t’i l , on ne fait en quel
tems, par qui, ni comment fon corps en a été ô té ,
ni en quel lieu il attend la refurreétion. On croyoit
donedeflors que la fainte Vierge étoit morte à Jerufalem,
comme il le marque enfuite expreffément :
mais on ne croyoit pas encore qu’elle fut reffulci-
tée. il dit qu’au lieu où faint Jean vivoit dans le
defert, il y avoit des faucereîles dont les pauvres
v ivoien t, les faifant cuire avec de l’huile, & des
arbres dont les feiiilles larges 5c longuesavoient la
Tome IX . T
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Sup.liv.xxx.iv*
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