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An, 7iff. * : “ “
L I V R E Q V J R J N T E - D E V X l E ’ AdE.
| T ^ E n d a n t l’efté de l’année 72.6. indiétion neu-î
leL'Taqüé X viéme il fortît une épaifte fumée comme d'une
les images. fOUmaiie ardente entre les ifles Thera 6c Therafia
Tbcoph un, 1 0 . * , , > , .. . n
t- ; S*. de l’A r c h ip e l la mer s elevant a gros bouillons jet-
J7. ^ quatui té de pierres ponces de tous cotez fur les
terres voifines d’Afie ôc d’Europe ; 6c il parut une
iile nouvelle près de l’ifleHiera. (Quoique de pareils
accidensarrivent detemsentems, l’empereur Léon
prie celui-ci pour un prodige 6c pour une marque
de la colere de Dieu irrité, à ce qu’il croyoit, de
l'honneur que l'on rendoit aux images de Jefos-
Chrift 6c des faints. Car il s’étoit mis dans l’efprit
que c’étoit une idolâtrie, ayant appris cette opinion
des Mufolmans. Il y fut confirmé par un nommé
^ | r u I Befer Syrien né de Chrétiens, qui étant pris par ces
/•ü*' infidèles avoit apoftafié 6c erpbraiTé leur religion,
6c depuis étant délivré étoit revenu chez les R o mains.
L’empereur Léon en faifoit cas àcaufe delà
force de fon corps 6c de la conformité de leurs fen-
timens. il fut encore appuyé dans cette erreur par
Conil'antin évêque de Nacolie en Phrygie.
Donc après la dixième année de fon regne l’an
de Jefus-Chrift 727. ayant affemblé le peuple il dit
rit», s. stefh. publiquement, que faire des images etoit un aéte
d’idolâtrie ; 6c que par confecjuenr on ne devoit pas
les adorer. Le peuple gémit à ce difeours, l’empereur
n'en dit pas davantage alors, 6c tacha de donner
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en autre fensà fesparoles, mais faint Germain patriarche
de C . P. lui refifta fortement, foûtenant que
les images avoient toujours été en ufage dans i’égli-
fe ; ôc déclarant qu’il étoit prêt à mourir pour leur
défenfe.
Ileifayaauifi de ramener à la raifon les évêques n_
qui étoiçnc dans les fentimens de l’empereur, parti- de faine
culiercment Conftantin évêqüe de Nacolie auteur P. pour les ima.
de cette herefie. Nous avons trois lettres que Ger- SCcanc7aef '
main écrivit fo rce fu je t. LapremiereâJean évêque »«»• 7-f-»»<>.
de Synnade en Phrygie métropolitain de Conftantin
, où il dit : Le patrice Taraife m’a rendu votre
le ttreoùvou s parlez de l’évêque d eNacolie. Je vous
déclare donc qu’avant que je l’euiTe re çu e , cet évêque
étant venu i c i , nous entrâmes en difeours 8c
j ’examinai fonfentiment touchant ce que j ’avois oüi
de lui. Et vo ic i la défenfe, car il faut vous dire
tout en détail. Ainfi ayant o u i , d it - il, ces paroles
de l’écriture : T u ne feras aucune image pour l’adorer
, foitde ce qui eft au c ie l, foit de ce qui eft fur
la terre : j ’ai dit qu’il ne falloir point adorer les ouvrages
des hommes, mais au refte nous croyons les
faint martyrs dignes de tout honneur ôc nous irq-
plorons leur intercelfion. Je lui répondis: La foi
ch ré tien n e , fon culte 8c fon adoration fe rapporte à
Dieu feul : comme il eft écrit : T u adoreras le
Seigneur ton Dieu 8c tu le ferviras feul. C ’eft à lui
feul que s’adreife notre doxologie 8c notre culte. La
cfoxologie eft cette priere que l’églife répété fi fou-
vent : Gioire foi t au Pere 8t au Fils 6c au faint Efprit.
Saint Germain continue : Nous n’adorons point de
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