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u o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
de les mettre à bas fi on n’ouvroit promptement:
Alors Zacarie fe croyant perdu fe cacha fous le lit
du pape, tellement hors de lu i , qu’il n’avoit plus
de raifon. Le pape le raflura , Sc lui dit de ne rien
craindre: puis il lortit hors de laBafilique du pape
Théodore; & ayant fait ouvrir les portes, il fe mit
dans le fiege nommé fous les Apôtres, pour fe montrer
à tout le monde. Il reçut avec honneur les fol-
dats Sc le peuple , qui étoient venus en foule pour
le voir ; Sc appaifa leurs efprits par la douceur de
fes paroles. Mais ils ne voulurent point fe retirer,
ni ceifer de garder le palais patriarcal, jufques à
ce qu’ils euifent chaifé honteuiement de Rome le
protoipataire Zacarie.
L empereur Juftinien qui l’avoit en v o y é , fut
chafle de C. P. dans le même tems. Il s’étoit rendu
tres-odieux par fa mauvaife conduite, ayant rompu
mal-à- propos la paix avec les Bulgares Sc les Mu-
fulmans. Ses principaux miniftres étoient cruels,
entre autres Etienne eunuquePerfan fon facellaire
ou treforier particulier; & Théodore qui de moine
reclus étoit devenu Logothete ou treforier général.
Le patriarche Paul mourut l ’an £93. après avoir
tenu le fiege fept ans; & eut pour fucceffeur Calli-
nique prêtre Sc treforier de l'églife de Blaquerne,
qui tint le fiege douze ans. L’empereur voulant
faire quelques nouveaux bâtimens, priacepâtriar.'
chede faire des prières, afin que l’on pût abbatrg
une églife de la Vierge qui étoit près du palais. Le
patriarchelui dit : Nous avons des prières pour la
fondation d’unp églife; mais je. n’ai point appris
qu’il
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qu’il y en ait pour fà dcftruction.Er comme Tempe- --------
rcur le prelïoit : Lç patriarche dit : Loüé foit Dieu * ^ 4*
qui fouffre tout maintenant & toûjours, & dans les
fiecles des fiecles. Amen. Auffi-tôt on abattit l’églife,
pour faire place au nouveau bâtiment, & 011 la rebâtit
ailleurs.
Peu de tems après Juftinien commanda à Etienne
patrice & gouverneur de C. P. de faire de nuit un
grand maflacre du peuple de la ville , en commençant
par le patriarche. La même nuit le patrice
Leonce s’embarquoit, pour ibrtir de C. P. après
avoir fait la guerre en Orient avec beaucoup de
réputation , il avoit été trois ans en prifon , &ve-
noit d’être déclaré gouverneur de Grece, avec ordre
de partir le jour même. Etant donc prêt de s’embarquer
il prenoit congé de fes amis, entre lefquels
étoient Paul moine & aftronome, & Grégoire de
Cappadoce abbé du monaftere de Florus : qui Pa-
voient iouvent vifité dans fà prifon, & Pavoient af-
furé qu’ilièroit empereur. Vous voyez,leur diioit-
i l , combien vos promeflès font vaines: quand je ferai
une fois hors d’ici je n’attend qu’une fin mal-
heureufè. Ils lui répondirent: Vous en verrez l’ac-
complifïèment, fi vous ne perdez point courage :
cro'iez-nous feulement, &nous fuivez. Ils allèrent
a la prifon , la firent ouvrir , feignant que c’éroit
l’empereur; & en tirèrent beaucoup de braves gens,
que Leonce fit armer avec les fiens, & les mena à la
place en criant : Tous les Chrétiens à fainte Sophie;
& fit faire le même cri par tous les quartiers. Le
peuple alarmé s’afTembla au baptifteje de la grànde
Tome IX , Q .