
A N. 72.7.
Fmg. efifl. in
Gr&co cod.
trient canonum•
116 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iqjcjE.
dire que les faintes images devoietit être ôtées*
mais non fous votre regne, Léon l'ayant prefTé de
dire fous quel empereur, il répondit fous Conon.
Léon reprit : Il eli vrai que mon nom de baptême
eft Conon. Et le patriarche reprit: A Dieu ne plaife,
feigneur, que cemalsbccompliffe fous votre regne.
Celui qui l’executera eft un précurfeur de l’Ante-
C h rift ; ôc tend à renverfer le m y ftere de l’incarnation.
Enfuite vo y an t l ’empereur irrité de ce dif-
co u rs , il le fit fouvenir de ce qu’il avoir promis à
fon couronnement -, ôc comme il avoit pris Dieu à
témoin qu’il ne changeroit rien à la tradition de
l ’églife. L’empereur n’en fut point touché : mais il
continua de parler au patriarche, pour en tirer s’il
pouvoir quelque d-ifcours offenfant,. afin de le faire
dépofer comme féditieux. Il étoit aidé dans ce
deifein par Anaftafe d ifc ip le ,.& fyncelle du patriarch
e ; car ilé to it dans les mêmes fentimens que l’empereur,
qui lui avoit promis de le mettre à la place
de Germain dans le iiege de C . P. Le faint patriarche
qui n’ignoroit pas la mauvaife difpofition d’A -
naftafe , fe contenta de lui reprefenter fa trahifon
avec fageife ôc douceur. Mais vo yan t que fon égarement
étoit fans retour : il lui dit un jour comme
ils entroient chez l’empereur , ôc qu’ Anaftafe le
fuivant avoit marché fur farobbe : N e vous preffez
point , vous n’entrerez que trop tôt dans l hippo-
drorne. Anaftafe fut troublé de cette parole , auïîi-
bien que ceux qui l’entendirent : mais elle fut v é rifiée
quinze ans après, quand l’empereur Conftanti®
fit dépoier honteuiemeat A n a fta fe , l ’an 744. C a s
L i v r e q u a r a n t e d e u x i e ’ me. 1 17
c e c i fe palToit en 72.9. L ’empereur prit donc en aver-
iion le patriarche Germain : accufant d’idolâtrie
tous les empereurs fes prédeceifeurs , tous les é v ê ques,
ôc tous les Chrétiens. Car il étoit trop ign o rant
pour comprendre la différence du culte relatif
ôc abfolu. Et il ne condamnoit pas feulement la
vénération des im a g e s , il rejettoit encore l’inter-
ceffion des Saints , ôc a voit leurs reliques en horreur,
. Au commencement de l’année fuivante 730. in-
diéfcion t re iz ièm e , le feptiéme de Janv ier, il tint
un concile où il fit un deerçt contre les images; 8c
voulut obliger le patriarche d’y fouferire : mais le
faint vieillard le refufa courageufement, ôc aima
mieux renoncer à fa dignité. Il ôta fon pallium ,
& dit entre-autres paroles dignes d’un doéteur de
l ’églife : il m’eft impoffible, feigneur , de rien innover
contre la foi fans un concile oecuménique.
L ’empereur irrité envoya au palais partriarcal des
offici ers armez pour l’en chaffer à coups de poing,
ôc avec outrage , quoiqu’il fût âgé de quatre-vingt
ans.ffl fe retira dans fa maifon paternelle , au lieu
nomme Platanie , pour y pratiquer la v ie monafti-
que : biffant dans une extrême défolation la v ille
de C. P. dont il avoit tenu le fiege quatorze a n s ,
cinq mois ôc trois jours. II finitfaintement Ces jours
dans cette retraite , & l ’églife honore fa mémoire
le douz iéme de May. Les Grecs honorent le même
jour l’abbé Etienne que faint Germain fit venir de
Paleftine pour reformer les moines de C. P. ôc le
vingt-fixiéme de Juin , ils font mémoire de Jean
F f ij
TheopJuan. t a ;
p. 34°»
Martyr. R . M
May.
Boli. tom. 14*
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Menol.BaJîl. 1 i .
May 161 'Juin*