
; 7 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- Ain fi l’on voit que dès-lors:il y avoit des notes pour
A N. 787. le chant. Le roi étant de retour en France , mit un
de ces chantres à Metz pour l’Auftrafie, & 1 autre a
SoifTons.pour laNeuftrie: ordonnant que danstou-
tes les citez de France , les maîtres de chant devinf-
fent leurs difciples., & leur donnaient à corriger
les Antiphoniers que chacun avoit. gâtez à fa fan-
taifie. Ainfi tous les chantres François apprirent la
note Romaine, que l’on nomma depuis, note Fran-
çoife. Mais la rudeffe de leur gofier & leur pronon-
ciationbarbare ne leur permettoitpasde bien exprimer
les tremblemens, les paflages &c les fineifes du
chant. L’école de Metz fut la plus célébré,& autant
fuperieure aux autres.écoles des Gaules que celle de
Rome étoit au-déifias d’elle. Les chantres Romains
apprirent encore aux François à joiier des orgues.
Le roi Charles amena auffi de Rome des maîtres
de grammaire & d’arithmetique-, & établit par
tout des écoles. Il y en avoit une dans fon palais,
c’eft-à dire à la fuite de fa cour, en plufieurs cathe-r
drales & en plufieurs monafteres. La plus célébré
étoit alors celle de Fulde , comme on voit par une
tôt». 6. conc.p. lettre de, Charles à Laugulfe qui en étoit abbé , où
'77i' il parle ainfi. Nous eftimons utile que dans les évêcap.
u.t.p.iai. c^gz & lesmonafter.es de notre obéiffance, outre la
régularité'des moeurs on enfeigne aufli les fciences
à ceux qui en font capables. Car nous avons fou-
vent-reçu des lettres ces années dernieres de diffcre-
rens monafteres, dont le fens étoit bon, mais le
ftile fort greffier : ce qui nous a fait craindre que
W
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e ’ m e . J71
cette ignorance ne les empêchât d’entendre les fain- — —— ——
tes écritures. C ’cft pourquoi nous vous exhortons A N. 787.
à vous appliquer à l’étude, & à choifir des perfon-
nes capables d’inftruire les autres. La même lettre
fut envoiee aux métropolitains, pour l’envoîer à
tous les évêques leurs fnffragans , & à tous les monafteres.
Charles fit auffi corriger les livres de l’ancien
& du nouveau teftament, altérez par l’igno- .¡¿¡y.f.io;.
rance des eopiftes : &i fit faire par Paul diacre un
recueil en deux volumes d’homelies des peres choi-
fies,pour fervir dé leçons aux offices noéfurnês ; &c
les adreffia aux lêéfeurs de toutes les églifes.
Paul diacte d’Aquilée étoit un des plus fçavans xliii.
hommes de ce rernps-là. Il étoit Lombard denation, , . A
„ r i t - l ■ r r 1 Chrm.CaHin.liii. & fils de Varnerrid, dont il portoit aüih le nom. i-e-v-,
Aïant été inftruie dès l’enfance dans les arts libéraux
, il fut fecretaire du roi Didier, & en grande
Confideration àfa cour. Après la chute de Didier le s»p.». u
roi Charles le retint auprès dé lui pour fon mérite,
& lui porta beaucoup d’àffeèfion. Mais quelques
années.après il fut aceufé par des envieux, d’avoir
confpiré contre Charles, qui le relégua dans une
ifle des côtes d’Italie. Après y avoir demeuré quelques
années, il s’en fauva & vint à Benevent, où il
fut ttès- bien reçu par le duc Arigifê ik Adelperge
fa femme, fille du roi Didier. Ce fu tà lâ prierede
Cette princeffe qu’il continua l’abregé de l’hiftoire
Romaine d’Eutrope depuis julien l’apoftat jufques
à Juftinien. Après la mort du duc Arigife arrivée
cette même année 787. il fe retira au Mont-Caffin,
C c c c ij