
A N. 787,
I. Ocî.
f.iii
5 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
n’eft ni un concile, ni la puilTance des empereurs
ni une conjuration odieufe qui a délivré l’églife de
l’égarement des idoles : fuivant la rêverie du conciliabule
judaïque qui a murmuré contre les faintes
p iw-e- images. C ’eft Dieu lui-même, qui s’étant incarné,
nous a délivré de l’idolâtrie ; à lui feul en eft la
gloire. Nous embraffons les paroles du Seigneur;;
des apôtres & des prophètes, par lefquelles nous
avons appris d’honorer premièrement la mere de
Dieu, qui eft au-deffus de toutes les vertus celeftes ;
puislesang.es, les apôtres, les prophètes, les martyrs
, les doéteurs & tous les faints ; de demander
leur interceffion , comme pouvant nous recommander
à Dieu , pourvu que nous obfervions fes
commandemens. Nous recevons"encore la figure de
la croix, les reliques des faints & leurs images : nous
les embraiîons, fuivant l’ancienne tradition de nos
peres, qui les ont mifes dans toutes les églifes de
Dieu, & dans tous les lieux où il eft fervi. Nous
les honorons & les adorons. Sçavoir celle de Jcfus-
C h r ift , de fa fainte mere, des anges : car bien
qu'ils foient incorporels, ils ont paru comme hommes,
Celles des apôtres, des prophètes, des martyrs
& des autres faints. Parce que ces peintures
nous rappellent la mémoire des originaux , &nous
font participer à leur fainteté. Cette confeflion de
foi fut foufcrite en Latin par les deux légats du
pape, & en Grec par le patriarche Taraife, les
légats d’Orient, & tous les évêques, au nombre d e .
trois cens un : fans compter quelques prêtres & diacres,
pour des évêques abfens. Les abbez foufcrif
L. i v r e q u a r a n t e -q u a t r i e ’m e . 574
yent enfuite au nombre de cent trente, aïant à leur
têteSabbas abbé de Stude ; & ainfi finit la quatrième
feffion.
La cinquième fut tenue trois jours après ; fçavoir
le quatrième d’Oétobre 787. Le patriarche Taraife
dit : Les novateurs voulant abolir les images, ont
imité les Juifs, les Sarrafins, les Païens, les Samaritains,
les Manichéens, les Phantafiaftes ouTheo-
pafchites ; comme il paroîtra par la leélure des li
vres que vous voïez. On lut premièrement un p
fage de faint Cyrille de Jerufalem , où il compte
entre les crimes deNabucodonofor, d’avoir enleve
les chérubins de l’arche. Puis une- lettre de faint Si-
meon ftylite le jeune, à l’empereur Juftin le jeune,
contre les Samaritains, qui avoient profané des images.
A n . 787.
4. Oêl.
t■ y.9x x x v .
Surquoi Conftantin de Chypre dit : Les Ico-
noclaftes font encore pires, puifqu’ils ne le font pas
,r ignorance comme ces infidèles.
On lut un pairage de Jean évêque de Tbeffalo-
liique : où il fait ainfi parler un païen : Et vous
ne peignez-vous pas dans les églifes les images de
vos faints, & ne les adorez-vous pas î & non feulement
des faints, mais de votre Dieu même ? C ’eft
.ainfi que nous adorons les ftatuës : non pour elles-
mêmes , mais pour appaifer les vertus incorporel-
lesï A quoi le faint répond : Nous faifons les images
des ferviteurs de Dieu, les reprefentant tels
qu’ils ont été ; au lieu que vous feignez des figures
de cequi n’a point de corps. Et cen’eftpas lesirnaefen
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tent. Encore ne les adorons-nous pas comme des
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