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Pégliiè, ce qui iemble marquer que dès-lors il éroit
pretre. Il ajoûte que quelques enfans de l’églife l’ont
engage à compolèr ce fécond difcours, parce que
plufieurs n’entendoient pas bien le premier. Il marque
les divers artifices du démon pour féduire les
hommes : l’athéifme, l’idolâtrie, les heréfies. Maintenant,
ajoûte-t-il, ce même impofteur qui a fait
adorer autrefois jufques aux images des bêtes, non-
feulement aux Gentils, mais aux Iftaëlites, prend
une autre forme pour troubler la paix de l’égliiè;
car il s’eft élevé des gens qui difent que les merveilles
que Jefus-Chrift a opérées pour notre falut, &
les combats que les iàints ont rendus contre le démon
, ne doivent pas nous être propofez dans des-
images, pour les admirer, les honorer, les imiter;
il déclaré encore qu’il ne veut pas prononcer ana-
thême contre les auteurs de cette erreur, parce
qu’il attend leur correétion. Il employé les mêmes
preuves que dans le premier difcours; mais pour
expliquer les paroles de la loi qui ièmblent condamner
les images, il ajoûte: Il faut examiner l’intention
pour connoîrre la vérité d’un difcours. Dans
l’évangile il eft parlé des tenebres, de Satan, de l’enfer
: nous ne laiflons pas de le recevoir avec le refoeét
& l’adoration convenable : mais nous rejettons avec
horreur les écrits des Manichéens & des autres hérétiques,
quoiqu’ils contiennent le nom deDieu. Ain-
fi quand il s’agit des images il faut voir l’intention
de celui qui en parle.
Il infifte ainfi fur la différence des deux puifïân-
ces, la ipirituelle & la temporelle. Jefus - Chrift,
L i v r e q u a r a n t e -d e u x i e ’ m e . 2 7 j
dit Iàint Paul, a établi dans Ion églife des apôtres, àdm. 1«.
des prophètes, des pafteurs, &c des doéteurs ; il ne’dit
pas des empereurs, ce ne font pas les rois qui vous
ont parlé de la part de Dieu, mais les apôtres & les
prophètes.
Le gouvernement politique appartient aux empereurs;
le gouvernement de l’égliiè aux pafteurs
& aux doéleurs. Cette violence, mes freres, eft un
brigandage. Saül déchira le manteau de Samüel, Sc
perdit fon royaume. Jezabel periècuta Elie, & fut
mangée des chiens : Herode fit mourir iàint Jean, &
mourut rongé de vers. Et maintenant on vient d’envoyer
en exil le bienheureux Germain & plufieurs
autres peres, dont nous ne fçavons pas les noms,
n’eft-ce pas-un brigandage ? Et enfuite s’adreiïànt à
l’empereur : Nous vous obéillons, Seigneur, en ce
qui regarde la vie civile, comme les tributs & les
impofitions ; mais dans les matières ecclellaftiques
nous veconnoiflons nos pafteurs. Les chrétiens
d’Orient regardoient encore les empereurs de C.P.
comme leurs princes légitimés, ils conièrvoient les
loix Romaines & la langue Grecque,en laquelle écri-
Voit S. Jean Damaicene. Il ajoûte enfuite : Les Manichéens
ont compoie un évangile ièlôn iàint Thomas
: faites-en un ièlon l’empereur Léon. Je ne re-
connois point un empereur qui ufurpe le iàcerdo-
ce. Je içai que Valens en uià ainiî periècutant la
foi catholique, bien qu’il portât le nom de chrétien
, & Zenon & Anaftafe & Heraclius & Conftau-
tin qui fut en Sicile &Bardanne iurnomm • Philip-
pique. A ce diieours iàint Jean Damaicene joint
M m ij