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A n. 731. femblables badineries, au lieu des aétions de grâces
& des loüanges de Dieu.
f *Ï5D' Enfuite il lui marque ainil la différence de l’empire
& dufacerdoce, Comme il n’eft pas permis à
î ’évêque de regarder dans le palais & de donner les
dignitez temporelles : ainfi l’empereur ne doit pas
regarder dans les églifes, pour faire les E levions du
clergé, confecrer ou adminiftrer les fecremens, ou
t. c»r.r 11.40. même y participer fens le prêtre. Chacun de nous
doit demeurer dans fa vocation. V o y ez-vous, Seigneur
la différence des évêques & des princes ? Si
quelqu’un vous a offenfë, vous confifquez là mai-
fo n , vous le dépoüillez ou le banniffez, ou lui ôfez
même la vie. Les évêques n’en uiènt pas ainfi, mais
fi quelqu’un a péché, & s’en confefle , au lieu de
l’étrangler & de lui couper la tê te , ils lui mettent
au cou l’évangile & la croix, ils l’emprifonnent dans
le tréfor de l’églife, la diaconie ou la felle des cathe-
cumenes, ils lui impofent des jeûnes , des veilles ,
des prières, & après l’avoir bien corrigé ils lui donnent
le fecré corps & le précieux feng de nôtre Seigneur
, & l’envoyent pur & fens tache devantDieu.
Un pape qui parloit ainfi étoit bien éloigné de prétendre
ôter à l’empereur ià puiffance temporelle ,
non plus que ion predecelTeur.
01. f. n. r. Il continue : Vous nous periècutez & nous tyran-
nifez par la main de vos foldats & par les armes de
la chair. Pour nous, nous fommes nuds &fens armes,
nous n’avons point d’armées terreftres, mais
nous invoquons Jefus-Chrift chef de toutes les
créatures, iuperieur à toutes les armées des vertus
L i v r e q ü a r a n t e - d e u x i e ’ me. 245 r “ '“ “ ““
celeftes -, afin qu’il vous livre à fetan pour iauver ¡ ¡ P 73*--
vôtre ame fùivant la parole de l’apôtre. Et enfuite :
Vous demandez pourquoi dans les fix conciles il
n’eftpointparlé des images; je réponds qu’on n’y
a point parlé non plus s'il faut manger du pain &
boire de l’eau, nous avons reçu les images par une
ancienne tradition, les évêques, eux-mêmes en por-
toient aux conciles, & aucun de ceux qui aimoient
Dieu ne voyageoit iàns images.
Le pape Grégoire III. envoya cette lettre & la f™ / 'in Grei'
precedente par le prêtre Geo rge, qui eut allez de
foibleife pour n’ofer la rendre à l’empereur. Il la
rapporta à Rome, & confeffa fa faute au pape, qui
lui ayant fait de grands reproches vouloit le dépo-
ièr dans un concile ; à la priere des évêques il iè contenta
de le mettre enpenitence, & le renvoya avec
les mêmes lettres. L ’empereur fit retenir en Sicile
les lettres làns permettre que le prêtre George les apportât
à C. P. & le tint lui-même en exil pendant
près d’un an.
En Allemagne, feint Boniface ayant appris l’or- x.
dinationdu pape Grégoire III. lui envoya des dé- cheV°êqu " **"
putez avec des lettres pour l’affurer de fon o b é if Vit a Vilib. c> S.
fence, lui rendre compte de fe miffion , & lui de- Al'
mander la réiolution de plufieurs difficultez. Le
pape lui accorda non feulement la communion &
l’amitié du feint fiége qu’il demandoit, mais encore
le pallium & le titre d’archevêque. Il lui envoya
des reliques & d’autres prefens avec une lettre,
où après avoir déclaré la nouvelle dignité qu’il lui
donne , il ajoûte : Et parce que vous nous aflurez
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