
Suf. fiv» XII. Jt.
Í2S 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ^
puis paflerent à C. P. d’où ils revinrent en Italie avec
des légats du pape & des ambaiTadeurs de l’empereur.
On peut voir dans la vie de faint Villibalde l’état des-
fàints lieux que l’on vifitoit alors.
Il revint en Italie fept ans après qu’il avoir quitté
Rome & dix ans après qu’il étoit forti de ion pais :
c’eft-à-dire vers l’an728.Par le confeil d’un évêque il
alla aumont-Caiïin& y demeura dix ans fous la conduite
de l’abbé Petronax.Les moines y étoient encore
en petit nombre, mais l’abbé les inibruiibit avec
un grand zele 8c une grande diferétion. La première
année Villibalde fut chambrier del’églife qui
étoit comme un facriftain, la féconde année doyen,
c’eft-à-dire ayant l’infpeétion de dix moines : il fut
huit ans portier , quatre ans au monaftere d’en-
h au t, quatre ans à celui d’enbas r car cette charge
fuivant la regle de faint Benoît étoit regardée comme
fort importante , & ne fe donnoit qu’à des
vieillards ou aux moines les plus diferets. Pendant
ces dix années Villibalde prit grand foin de
s’inftruire de toutes les pratiques de la regle de faint
Benoît.
Enfurte un prêtre Efpagnol qui demeurait au
mont-Calîin , ayant pris congé de l’abbé Petronax
pour aller à Rome, emmena Villibalde avec lui. Le
pape Grégoire III. l’ayant appris le fît venir & l’interrogea
fur lès voyages, & comment il a-voit évité
les iniùltes des infideles. Villibalde lui raconta tout
par ordre : 8c entre-autres comme il s’étoit baigné
dans le Jourdain'. Le pape lui ditenfuite : L’évê-
que Boniface m’apriéde vous faire revenir du mont-
L i v r e q . u a r a n t e - d e u x i e’ me . 283
iCaffin & de vous envoyer incelfamment vers lui ’
chez les François pour travailler à leur inilruélion. ' 7 3 P*
Je vous prie , •& vous ordonne de l’aller trouver.
Villibalde répondit : Je luis prêt à vous obéir, jfi
vous me faites donner congé par mon abbé fuivant
la règle. Allez , reprit le pape, fans vous inquiéter,
mon commandement vous fuffit : l’abbé Petronax
n’a pas droit de me refifter quand je voudrois l’en-
Voyerquelque part lui-même. Villibalde ièfournit,
offrant d’aller non-ièulement là , mais par tout où
le pape lui ordonneroit 5 & il prit le chemin de
Turinge.’'
Saint Boniface étant parti de Rome en 735). ar- xxvnI
iiva à Paviéoù il fut reçu chez le roi Luitprand , Evcehez enBft^
-& prit un peu de repos que demandoit la vieillefïè. ml^errm
De-là il pafîà en Brviere tant par inclination qu’à *' "■l8'
la priere du duc Odilon , & y demeura long-tems
prêchant la parole de Dieu. Il y rétablit la pureté
de la foi & chaflà des fèduclcurs , dont les uns fe
diibient fauifement évêques 8c les autres prêtres, 8c
qui par divers artifices avoient perverti une grande
multitude 8c icandalifoient tout le peuple par leur
f vie impure. Du confentement du duc Odilon , il
divifà la province de Bavière en quatre dioceiès ,
8c y établit quatre évêques. Le premier fut Jean dans
j la ville de Salibourg , dont il tint le fiege pendant
fept ans. Le fécond fut Erembert neveu de iàint
CorbinienàFrifingue, le troifiéme Goibalde à Re- | * 347‘
ginum nommé depuis Ratiibonne. Ces trois fu-
i lent ordonnez par faint Boniface. Le quatrième
évêque de Bavière fut Vivilon déjà ordonné parle
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