
4 48 H I S T O I R E E C e L E S I A S T I QU'È.
— — —— en fureur, Faifarit un bruit 'effr'oïàble1, & courut!.
A N, 767 . la prifofi, où ils crierènt âüà gardesVPònntz-'hOùs
Etîenne d ’Auxérice. Il s’avança ha'rdiment, & leur
dit : Je fuis celui que vous cherchez! Aùfli-tôt ils le
jetterent p'ar terre , attachèrent des'cordes Jitix fers
quìi avoit aux pieds, §i le traînèrent daris là rué, le
frappant fur là tête, & par tout lé co rp s , à'fcdüps
dé pîed , de pierres, Si de bâtons. En fortant dé la
première porte du pretorie, comme il tépèontra
l’óratòire de faint Théodore , il s appü y a déà mains
f.jts. contre terré ; Si levant un peuTariêtë, tourna les
yeux vers le ciel pour dire au faint martyr le dernier
adieu. Un des perfpcuteurs nommé Philomatc
dit • Voïez cet abominable qüiveut-mourir comme
un martyr. Il courut à dés pompes qui étoient
l à ,"pour rèmedier aùx incendies; & tirant uri grand
' pilïôn dè bois", il en frappa le' faiht fur là tete , Si
Je tua fur le charrip. Philômate tomba àriffi;tot ,j
grinçant les dènts, 8i agité du démon , qui le tourmenta
jufqu’à la rhort.
Ori continua de traîner le corps dé faint Etienne ?
enfortè que fes-doigts tortiboient, fes cotez ffebri-
fo ien t, fori fang arrofoit le pavé : oirlüi jetCq. cotti
tre le veritre hnë greffe pierre, cjui l’ouvrit en deüxî
fes iriteftiris fortrient Si traînoient par terre. On le
fràppoïc tout mort qu’il é to it, les femmes même
s’èn mêloient ; & lés enfaris que 1 on faifoit fortir
des écoles1, par ordre de l’emperc-ur, pour couriÈ
après àvèc des pierres- Si quelqu’un rènéontrÿftt- ce
corps n’en faifoit autant, il étoit aceufé comme èri-
Itemi de t’¿Bipéteuf'.’!Géux quilé tiaîrioiént efanc
arrive^
L i v r e qvj a r a n t e -t r o i s i e ’m e . 4 4 y
arrivez à la place du Boeuf , un cabaretier Iqui fai- ~ ^ "
foit frire du poiffbn, croïant le faint encore vivant,
lui donna un grand coup de tifon , dont il lui caffa c*.ng. 1.
le derrière de la tête,Si la cervelle fe répandit. Mais y
un homme vertueux nommé Théodore, qui fui-
v o it , faifant femblant de tomber , ramaffa la cervelle,
l’enveloppa dans fon mouchoir, Si continua
de fuivre, pour voir où l’on jetteroit le corps. Le
peuple qui le traînoit étant arrivé au monaftere où
étoit la foeur du faint, vouloir l’en faire fortir , Si
l ’obliger a le lapider de fes propres mains : mais elle
s’etpit enfermée dans un fépulchre obfcur, Si ils ne
purent la trouver. Enfin ils jetterent le corps dans
la foffe où avoit été l’églife de faint Pelage martyr, ^
dont l’empereur fit la fépulture des criminels Si des
païens. Ils allèrent lui raconter leur bel exploit : il
les reçut avec joïe : s’étant misa la table avec eux,
ils’éclatoit de rire au récit des circonftances de cette
mort.
Elle arriva le vingt-huitième deNovembre.O j* bur BN8 o*?/B• f1
auquel l’éghfe honore la mémoire de S. Etienne le
jeune : car on le nomme ainfi pour le diftipguer du
premier martyr. C ’étoit l’aii 7 6 7 . Si il étoit d*ms
fa cinquante-troifiéme année. Théodore qui aVoit p. jij:
ramaffé une partie de fon crâne Si de fa cervelle,
porta cette relique au monaftere de Dius,dont l’abbé
la ferra fecretement dans le fanétuairede l’églife.
Mais quelque temps: après Théodore fut accufé près
de l’empereur comme adorateur des images, Si envoie
en exil en Sicile avec fa femme Si fes en-
fans.
Tome IX . LU
767.
c . T. p.
1 0.
P. lib.