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mener le pape au roi lçur maître A ». 7j4. demandé.' , comme il l’avoit
Bolh 6. Mari,
io. 6 . p, 4 j i .
Chrodegang étoit né en Haibagne, qui eftàpeu
près le Brabanc, de la première nobleffe des François.
Il fut élevé à la cour de Charles Martel , & y
exerça la charge de référendaire. Il étoit bienfait,
éloquent, même en Latin, outre fa langue naturelle
qui étoit la Teutonique. Sa charité étoit grande
pour nourrir & protéger les pauvres. Il futéluévê-c
que de Metz l’an 741. & gouverna cette églifepen»
dant vingt-trois ans cinq mois. Il fonda plufieurs
monafteres , a qui il donna de grands biens, entre
autres celui de Gorze vers làn 748. qui fut depuis
une école célébré : Chrodegang étant donc arrivé à
Rome avec Auéfaire, ils trouvèrent le pape prêt à
partir pour aller trouver le roi des Lombards,
g 1 En effet il fôrtit de Rome le quatorzième jour L e pape p â lie en t. • 1 • r» • r . / . * * ^.ojpbardie, d Octobre, indiction leptietne, l’an 733. iuivi de
plu fieu rs habitans de Rome & des autres villes, qui
pleuroient, sefforçoient de le retenir, volant le
péril où il s expofoit : d autant plus qu’il ne fe por-
toit bas bien ; mais il fe confioit en Dieu , & re-
commandoit a faint Pierre fon troupeau. Quand il
fut proche de Pavie, Ie toi Aftolfe envola Jui dénoncer
qü il ne fût pas affez hardi pour lui parler
de rendre Ravenne , l’Exarcat ou les autres places
de 1 empire , que lüi ou les rois fes prédeceffeurs
avoient prifes ; mais le pape fit réponfe, qu’aucune
crainte ne lempecheroit de les demander. Etant
arrive, il donna au roi de grands prefens, & le pria
inftamment de reftituerà chacun ce qui lut appar-
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’me . 37/
tenoit. Aftolfe demeura ferme dans fon refus, 6c
l’ambaffadeur de C.P. n’en obtint pas davantage.
Mais ceux du roi Pépin prefferent fortement le
roi Aftolfe de laiffer paffer le pape pour aller en
France. Aftolfe furpris de cette propofition fit venir
le pape , & lui demanda s’il étoit réfoln à ce
volage. Le pape lui déclara franchement que c’é-
toit Ion deilein : de quoi Aftolfe extrêmement irrité'
lui envola fecretement de fes gens pour l’en détourner.
Enfin il fut obligé d’y confentir , & le pape
partit de Pavie le quinzième de Novembre , indic-
tion feptiéme, la même année 7/3. accompagné
de George évêque d’Oftie, Vilcaire évêque'de No-
mente, quatre prêtres, trois diacres, & quelques-
autres clercs de l’églife Romaine. Après qu’il fut
parti le roi des Lombards s’efforça encore de rompre
fon volage : ce qui l’obligea de fe preffer d’arriver
au paffage des Alpes de la frontière de France ;•
& quand il y fuc, il rendit grâces à Dieu dé l’avoir
mis en sûreté.
Continuant fa marche, il arriva au monaftere de
faint Maurice en Valais, oû on étoit convenu que
le roi Pépin fe trouveroit. Après que le pape y eut
attendu quelque temps, arrivèrent l’abbé Fulrad
archichapelain du palais, & le duc Rotard envolez
par le roi pour prier le pape de venir plus avant
en France , 6c ils le conduifirent lui 6c toute (a fuite
avec grand honneur. Le roi P'epin étoit à Thion-
Ville , quand il apprit que le pape a voit paffé les
Alpes. Il en eut une grande joie, 6c envola au devant
Charles £on fils aîné âgé de douze ans, pour-
A n . 774,
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t e pape ç a FranCèi-
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