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' affiftans dirent : Affurément, puifqu’elle porte Pi.
A N- 7 64 - mage & le nom des empereurs invincibles. Le faint
répondit avec un grand foupir : Quel fera donc le
fupplice de celui qui foule aux pieds le nom de Je-
fus-Chrift & defa mere dans leurs images ? Ne fe-
ra-t’il pas livré au feu éternel ? Alors il jetta lapiece
de monnoïe Si marcha deffus, Ceux qui accompa-
gnoient l’empereur fe jetterent fur lui comme des
betes*feroces, voulant le précipiter de la terraife en
bas : mais l’empereur les en empêcha, Si l’envoïa
lié par le cou Si les mains derrière le dos à la maifon
publique nommée le prétoire , voulant le faire ju-
’ ger félon les loix , pour avoir foulé aux pieds l’image
de l’empereur.
Cependant pluficurs officiers & plufîeurs foldats
continuation, étant accu fez d’adorer les images, l’empereur les
Je la petfecuuon. pUnjr rigoureufement en diverfes maniérés, Si il
3 fit prêter un ferment général à tous fes fujets , de
ne point adorer les images. Il obligea le patriarche
Conftantin à monter fur l’ambon, Si à faire le
même ferment fur la vraie croix j après quoi il af-
fifta à la table de l’empereur, couronné de fleurs,
entendant la mufique, Si mangeant de la'chair : au
mépris de la profeffion monaftique qu’il avoit etn-
braffée. f
Le vingt-uniéme d’Août de l’indiétion quatrième,
l’an 7 66. l’empereur voulant rendre abfolu-
ment méprifable l’habit monaftique, fit paifer dans
l’hippodrome ce qui fe trouva de moines, tenant
chacun une femme par la main,au milieu du peuple,
qui crachoitfur eux, Si les traitoit indignement.
L i v r e q u a k a n t e - T R o i s i e ’ m e . 457
Le vingt-cinquième du même mois, il fit auffi mener
honteufement dansl’hippodrome dix-neuf officiers
des plus confiderables, accufez d’avoir coni-
piré contre lui : mais en effet, parce qu’il étoit jaloux
des louanges que tout le monde leur donnoic
pour leur force Si leur bonne mine. Il en fit mourir
quelques-uns pour leur pieté, & parce qu’ils avoient
été voir faint Etienne, Si avoient loué hautement
fes fouffrances. On en remarque huit entre les autres.
Conftantin patrice , qui avoit été logothete
du drome, ou controlleur général des poftes : fon
frere Strategius patrice Si domeftique des excubi-
teurs, c’eft-à-dire capitaine des gardes. Antiocus
qui avoit été auffi logothete du drome, Si gouverneur
de Sicile. David fpataire, c’eft-à- dire écuïer
Si comte de l’Obfequium, troupes ainfi nommées-,
Theophylaéte protofpataire ou premier écuïer Si
gouverneur de Thrace. Chriftofle écuïer. Con-
ftaninprotoftratorou premier écuïer de l’empereur,
fils du patrice Bardane. Theophylaéte candidat,
ou garde du corps. L’empereur les fit paifer dans
l’hippodrome, où le peuple cracha fur eux Si les
chargea de malediétions. Puis il condamna lesdcux
freres Conftantin Si Strategius à perdre la tête : fit
crever les yeux aux autres, Si les envoïa en e x i l ,
où il leur faifoit donner tons les ans cent coups.de
nerfs de boeuf.
Enfin il fit fentir fa mauvaife humeur au patriarche
Conftantin. Le trentième du même mois d’Août
766. il luifufcita des clercs & des laïques d’entre les
confidens du patriarche même, qui l’accuferent
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V» Cangï
Theoph. p. 34 ÿ,