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3§ i H i s t o i r e E c c l e s i a 's t k j j j e .
------------~ peufes de ce roi Si de fes grands. Car nous avons
A N. 7 j j . remis entre vos mains les interêcs de la fainte égli-
fe ; Si vous rendrez compte à Dieu & à faint Pierre
au jour du terrible jugement comment vous les aurez
défendus. C ’eft à vous que cette bonne oeuvre a
été refervée depuis tant de temps: aucun de vos pe-
' res n’a été honoré d’une telle grâce. C ’eft vous que
Dieu a choifis pour cet effet, par fa prefeience , de
m.50. toute éternité. Car ceux qu’il a prédeftinez , il les
a appeliez, & ceux qu’il a appeliez, il les a jufti-
fiez. C ’eft ainfi que le pape Etienne applique les
paroles de faint Paul à des affaires temporelles. Il fe
remet à Fulrad, Si ceux qui l’accompagnoicnt f
pour raconter au roi le détail de ce que fouffroient
les Romains.
xpi/i.ccd. ca- Quelque temps après le pape envoïa au roi Pépin
Vilcaire évêque de Nomente avec une autre lettre,
ou il ajoute de nouveaux tours d’éloquence , pour
Je preffer , en^difant : C ’eft pour cela que le roi des
rois vous a fournis tant de peuples, afin que vous
releviez la fainte églife. Car il pouvoir la défendre
d’une autre maniéré, s’il lui eût plû ; mais il a voulu
éprouver votre coeur. C ’eft pourquoi il nous a
commandé d’aller vers vous* & de faire un fi grand
voïage au travers de tant de fatigues & de périls,
Et enfuite : Sçachez que le prince des apôtres garde
votre promeffe; & fi vous ne l’accompliffez ,• il la
reprefentera au jour du jugement. Là feront inutiles
les excufes les plus ingenieufes.
xvi. Cependant Aftolfe faifoit avancer fes troupes ,
Rome. je pj-emjer jourde-Janvier 735. elles parurent de*
L i v r e q j j a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 383
Vant Rome qu’il t int a iuégée trois mois : ra v ag eant --------------
par le fer & par le feu tous les dehors, Si donnant A N. 755.
des affauts tous les jours. Il fit même foüiller en An‘f- . . 1 , r 6, Carol.
pluiieurs cimetiere-s, & enlever des corps laints. Sept
femainss après le commencement duüege , le pape
envoïa en France par mer, Si encore grand peine
levêque George & le comte Tomaric avec l’abbë
Vernier, que le roi avoir envoie à Rome, Si qui
pendant le fiege endoffoit la cuiraffe , & montoic
la garde fur les murailles. Ils étoïent chargez de Epift. 4 . 6 .
deux lettres : l’une adreffée au roi Pépin , l’autre 7f° . «,
aux princes fes enfanst& à tous les François eçcle-
fiaftiques Si laïques,en fon nom & de tous les R o mains
: qui ne contiennent rien qui ne foit dans la
première. Elles commencent ainfi.: Nous fommes
environnez d’une trifteffe fi amere, Si preffez d’une
angoiffe fi extrême : la continuité de nos maux nous
tire tant de larmes, qu’il nous femble que les éle—
mens mêmes doivent le raconter. Enfuite les Roumains
font ainfi parler Aftolfe : .Ouvrez-moi la ville
Si livrez-moi votre pape : finon je renverferai
vos murailles, Si vous pafferai tous au fil de lepée,
Si je verrai qui pourra vous tirer de mes mains. En-
fuite parlant des Lombards : Ils ont brûlé les égli*.
fes, brife Sc brûlé les images : ils ont mis dans.leurs
facs impurs les "dons facrez, .c’eft-à-dire, le corps
de notre Seigneur, & les mangeoient après s’être
rerrïplis de viande. Ils ont emporté les voiles & les
ornemens des autels pour leurufage. Ils ont déchiré
de coups les moines, Si violé les rejigieufes, dont
ils ont tué quelques-unes. Ils ont brûlé les fermes